Les enseignants affiliés au Conseil national de l’enseignement supérieur entameront une grève cyclique de 15 jours à partir du 15 de ce mois, apprend- on auprès de ce syndicat. Un préavis de grève sera déposé aujourd’hui au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (MERS). Les motifs d’une telle action restent la non- concrétisation des accords auxquels ont abouti les négociations avec la tutelle.
Selon le syndicat, ce mouvement de protestation qui intervient au début de l’année universitaire qui est d’ores et déjà marquée par plusieurs actions de protestation initiées par des étudiants des différentes universités du pays «témoigne d’un malaise général dans les campus».
Depuis la promulgation du statut particulier de l‘enseignant chercheur en avril 2008, les promesses données dans le cadre des travaux de la commission mixte MESRS-CNES sur le régime indemnitaire, sont restées sans suite et «dénotent le mépris absolu des pouvoirs publics vis-à-vis de l’enseignant et l’absence inquiétante de stratégie pour l’Université», estime-t-on au Cnes. Cette revendication que le CNES essaie de faire valoir pour la énième fois est justifiée par le fait qu’un enseignant chercheur n’a pas à attendre la promulgation de l’ensemble des statuts particuliers pour débloquer son régime indemnitaire. «L’instruction du Premier ministre quant à l’annulation de l’effet rétroactif du versement des indemnités des enseignants depuis la promulgation du statut n’est pas aussi pour rassurer les fonctionnaires de ce secteur». Selon M. Rahmani, porte-parole de ce syndicat, il y a également un recul de la part de la tutelle quant à l’attribution de logements au profit de ces fonctionnaires. La tutelle avait promis de mettre en place une formule permettant à cette catégorie de travailleurs de postuler aux formules déjà existantes et dont les enseignants sont pour le moment exclus. «Il y a un changement de ton dans les promesses du ministère» , explique notre interlocuteur qui considère que «rien n’explique l’écart de salaires des enseignants algériens de l’université de ceux des pays voisins touchant cinq fois le salaire de l’enseignant chercheur algérien, alors qu’ils n’ont aucune richesse naturelle». Concernant la «mauvaise gestion» des différentes universités, le Cnes revendique encore une fois de revoir ce système. Dans de différentes déclarations antérieures, le syndicat avait réclamé l’association des enseignants dans le système de gestion relevant exclusivement de l’administration. Pour le Cnes, le recul remarqué dans les discussions autour des revendications des enseignants renseigne sur une situation «alarmante». Selon M.Rahmani, «il y une menace sur le métier d’enseignant».
Sur un autre plan, le Cnes compte relancer les actions de protestations menées dans le cadre de la Coordination nationale de la Fonction publique. «C’est une autre année de protestation qui est affichée, si le mutisme des pouvoirs public reste tel qu’il est traduit aujourd’hui».
Fatima Arab