Par Ikram GHIOUA
Au moins 1000 étudiants de la Faculté de médecine observent aujourd’hui un sit-in au niveau de l’université 3 sise à la nouvelle-ville Ali Mendjeli.
Ce mouvement intervient comme signe de protestation contre la décision de l’administration locale qui veut imposer une plate-forme d’examens chargée, et ce contrairement aux directives du ministère de la Santé qui avait envoyé récemment une directive pour prolonger les examens jusqu’au mois de septembre.
Cette décision vient comme une suite de promesse faite aux étudiants qui ont participé au Hirak au même titre que les enseignants en observant une grève, s’ils reprennent les cours. Néanmoins, ils seront surpris par la démarche de l’administration et certainement des enseignants qui viennent de leur tourner le dos. Selon les étudiants «on n’est plus dans une formation de médecine, mais dans un bricolage médical».
Nos interlocuteurs expliquent que «l’administration a même usé d’un langage de chantage malgré les promesses faites avant, d’un côté on veut le changement d’un autre côté on s’applique pour ne rien changer». Les protestataires ajoutent «imaginez deux séries de contrôles avec des modules de 15 à 30 cours comme pour l’anatomie ou la physiologie impossible de former un médecin, dans ces conditions et dans le futur on ne peut pas dire qu’on est médecin, mais que juste on a appris des cours». Inadmissible, en effet, quand on sait que 6000 médecins en apprentissage doivent subir cette torture en l’espace de deux mois. Pour l’administration «il n’est pas question de donner suite ou d’être favorable aux décision, de la tutelle». Pourtant, les autres facultés ont répondu favorablement à cette décision pour alléger la période des contrôles et aider l’étudiant à être à jour.
Ces mêmes étudiants n’y croient d’ailleurs plus au Hirak qui a été infiltré et détourné au profit de certains qui prolongent quant à eux les pratiques de l’ancien système de l’Algérie profonde et agissent pour des intérêts personnels.
Le plus important fut donc de reprendre les bancs des études, mais pensent-ils à une manoeuvre aussi maladroite que calculée pour les pousser à l’irréparable. Notons que cette directive relative au prolongement jusqu’au mois de septembre a été suivie par toutes les facultés à Constantine, mais aussi à Alger, Tlemcen et Sétif pour ne citer que celles-là.