Plusieurs figures emblématiques de la musique savante en Algérie ont été honorées, vendredi dernier à Constantine, en clôture de l’exposition «Mina al aswat ila nouba» (Des voix à la nouba). Lors de la cérémonie de clôture organisée par le département Patrimoine immatériel et arts vivants du commissariat de la manifestation «Constantine, capitale 2015 de la culture arabe», le maître du malouf Mohamed Rachid Boukhouiet (85 ans) a été honoré en reconnaissance à sa contribution à la promotion de la culture en général et de la musique andalouse en particulier.
Un vibrant hommage a également été rendu, à titre posthume, aux chouyoukhs Rabah Bouaziz (1938-2005), Brahim Amouchi (1903-1990), Zouaoui Makhlouf (1913-1973) et Hassan Rahmani (1912-1991) pour leur rôle déterminant dans la préservation du patrimoine musical constantinois et des valeurs artistiques locales et algériennes. Mohamed Rachid Boukhouiet, né en 1930, a souligné avoir entamé sa carrière au sein d’associations musicales dans les années, 1930 et 1940.
«Mais mon lancement réel dans le monde artistique n’eut lieu que dans les années 1950 avec plusieurs grands maîtres tels que Raymond Leyris», se souvient le vieil homme, ajoutant avoir créé avec le cheikh Makhlouf Zouaoui l’association Alf leila wa leila et enseigné le solfège pendant 25 ans au conservatoire.
Evoquant Rabah Bouaziz, son fils, Ali, a affirmé que son père a fait ses débuts dans le «chaâbi» en 1958, en même temps qu’il activait dans les rangs des Scouts musulmans algériens et le Croissant-Rouge algérien. A travers l’association «Balabil el andalous», Rabah Bouaziz a formé des dizaines de jeunes artistes dont Ahmed Aouabdia et Djamel Ben Semmar.
Les parcours des artistes Hocine Bakhouche, auteur de la musique du célèbre «Châab el Djazair mouslimoun» d’Abdelhamid Ben Badis, Zouaoui Makhoulouf, Hassan Rahmani, Mohamed Khaz-nadji, cheikh Mohamed El Ghafour, fils de la ville de Nedroma (Tlemcen), et le musicologue tlemcénien Hassan Boukli, ont été évoqués au cours de l’hommage qui leur a été rendu, ainsi qu’aux regrettés Sadek Béjaoui et Hassan El Annabi.
La soirée s’est achevée par un concert de malouf animé par Hamdi Bennani, «l’Ange blanc» et Abbas Righi, l’ancien élève du maître Kaddour Darsouni, qui ont offert au nombreux public de purs moments d’éblouissement des sens, d’authenticité et de raffinement.