Les gérants de trentedeux microentreprises, créées dans le cadre des dispositifs ANSEJ et CNAC, ont décidé, hier, de paralyser le ramassage des déchets à travers les 32 sites inscrits dans leur champ d’action. Las de courir derrière le paiement des 6 mois de travail accompli en 2018 et un mois en 2017, ainsi que les 8 mois de l’année en cours, les concernés ont opté pour l’ultime recours, la grève illimitée à partir de ce mardi. «Nous allons stationner les camions de ramassage des déchets au niveau de la zone industrielle Palma’, devant le marché de gros, et les moteurs resteront à l’arrêt jusqu’au règlement de ces situations financières», nous ont signalé les concernés.
Ces derniers, qui passent par «une situation dramatique sur le plan financier et ses effets sur leur état social et moral, des suites du non-paiement de plusieurs mois de labeur dans le secteur de l’enlèvement des ordures ménagères et des déchets à travers 32 sites de la commune de Constantine, ont décidé d’aller vers un énième débrayage en signe de protestation contre cette «hogra» caractérisée qui les détruit à petit feu. «Nous sommes au bout du rouleau, et nous n’avons pas d’autre choix que la voie de la contestation pour récupérer notre dû». Ils ont tenté, hier, de trouver une solution à leur problème auprès des autorités de la municipalité, mais ils sont tombés sur un problème plus harassant encore. «On devait se faire payer 5 mois de travail, sur les 8 mois accompli en 2019, mais il y avait une grosse erreur sur les situations qui n’a pas permis de finaliser cette opération», leur a-t-on fait savoir, selon les dires des gérants des microentreprises.
Une erreur qui obligerait les services financiers de rejeter les situations en question. Les concernés, roulés dans la farine dans de multiples occasions, croient dur comme fer que l’erreur en question n’est pas «innocente». «C’est une erreur malintentionnée, pour nous faire croire qu’on a tenté de nous payer ces 5 mois. Mais tout est fichu à cause de cette erreur, voilà la malheureuse réalité», soupirent les concernés. Nous avons vainement tenté d’en savoir plus à propos de cette «erreur» auprès du maire, qui restait injoignable au téléphone. «Nous avons accompli notre part du marché, en assurant l’enlèvement des ordures ménagères et des déchets depuis 3 ans à travers la commune de Constantine.
Le tout dans des difficultés énormes, sans argent pour payer les travailleurs et les charges élémentaires de gestion, comme le mazout et les pièces mécaniques tombées en panne, mais personne ne semble ressentir notre détresse», se plaint-on.
Les concernés ne manquent pas de rappeler qu’ils sont également lésés en matière d’évaluation financière de leur travail, qui a connu des chutes successives, passant de 35 millions/mois du temps où l’actuel ministre de l’Intérieur, Noureddine Bedoui, était wali à Constantine, jusqu’à maintenant où ils se retrouvent rétribués à quelque 21 millions/mois. «C’est insignifiant comme honoraires pour le travail pénible et sale qu’on accomplit qu’il fasse beau ou mauvais temps. Et on se fait très lourd à la détente pour passer au paiement», conclut-on.
A. Zerzouri