Constantine : Des dizaines de familles dans la rue

Constantine : Des dizaines de familles dans la rue

Obligés de quitter leurs maisons suite à l’effondrement d’une bâtisse du même quartier, lequel a coûté la vie à une femme âgée de plus de 50 ans, ils se sont retrouvés sans toit depuis plus d’un mois.

Alors que deux nouvelles opérations de relogements seront effectuées durant le mois de novembre prochain, des dizaines de familles habitant la cité Aouinet El-Foul, non loin du centre-ville de Constantine, ont été sommées dernièrement de quitter leurs domiciles sans délai. Les constructions en question menacent ruine et sont situées dans une zone rouge, s’agissant du phénomène de glissement de terrain. Les locataires de ces dernières devront pour leur part trouver eux-mêmes une solution de rechange en attendant l’étude de leurs dossiers pour un potentiel relogement qui ne devrait intervenir qu’au deuxième trimestre de l’année prochaine.

Désabusés par cette situation, une quarantaine parmi les concernés ont tenu dans la matinée d’avant-hier un sit-in devant le siège de la daïra de Constantine pour manifester leur ras-le-bol. Obligés de quitter leurs maisons suite à l’effondrement d’une bâtisse du même quartier, lequel a coûté la vie à une femme âgée de plus de 50 ans, ils se sont retrouvés sans toit depuis plus d’un mois. “Après cet incident, on nous a demandé de quitter nos maisons et de ne plus revenir sous prétexte qu’elles constituent un danger pour notre vie. Ils nous ont demandé de patienter jusqu’à l’étude de nos dossiers”, nous dit Samira, une des protestataires, qui ajoute : “Toutes mes affaires sont éparpillées chez mes proches.

Je reste chez ma sœur avec mon mari et mes 5 enfants, je ne peux plus accepter cette situation, et à chaque fois que nous demandons de voir le chef de daïra, il refuse de nous recevoir.” “Le chef de daïra nous a orienté vers la location, c’est tout ce qu’il trouve à dire. Nous n’avons pas les moyens de louer une maison, mon marie touche 20 000 DA par mois, et j’ai 4 enfants. Nous demandons que notre situation soit prise en charge avant l’hiver, parce que nous nous retrouvons avec nos enfants à la rue”, témoigne une autre femme. Interrogé sur ce problème, le chef de daïra de Constantine M. Antri, dira : “Effectivement, ce sont des locataires et des propriétaires qui ne disposent ni de préaffectations ni de reçus de paiement à l’OPGI dans le cadre des différentes opérations de relogement effectuées auparavant. Ce sont des citoyens qui doivent attendre l’achèvement de l’opération d’assainissement de toutes les listes de demandeurs de logement.

Ce n’est qu’après la fin de cette opération et à l’entame des recours que les familles de Aouinet El-Foul seront incluses, c’est-à-dire dans la liste des recours. Ces derniers sont estimés à 800 recours déposés à la daïra, à l’OPGI et à la wilaya.

On compte démarrer l’étude de ces dossiers à partir du deuxième semestre 2019.

Pendant ce temps, il faut que ces gens-là soient patients, il faut aussi qu’ils soient rassurés que leur cas va être étudié minutieusement par la commission.”

Inès Boukhalfa