Constantine : Sombre tableau à l’Ecole des Beaux-Arts

Constantine : Sombre tableau à l’Ecole des Beaux-Arts

Ce n’est pas beau ce qui se passe à l’Ecole des Beaux-Arts. Pas beau du tout. Un vent de fronde caractérise celle qui fut une paisible école, un vent qui risquera d’emporter le directeur des lieux ou… ses accusateurs. En tout cas, le feu qui couvait a fini par se déclarer, et pas seulement cette semaine, mais bien avant. Depuis quelques jours, en effet, la grogne s’est amplifiée dans les couloirs de l’établissement culturel avec pour motif les «dépassements du directeur ». Le Snapap, le syndicat opérant à l’Ecole des Beaux-Arts, a adressé une missive brûlante au sujet des démesures du premier responsable, laissant entendre que ce dernier est derrière tous les maux qui affectent leur institution. Une missive qui prétend que le directeur a fait ses propres lois qu’il applique contre la volonté des travailleurs, de même qu’il exerce une pression terrible allant de violences verbales, et à la limite physiques, sur ceux qui ne suivraient pas ses oukases à la lettre, « de même qu’il s’est même permis d’encaisser la paye d’un employé absent ». De son côté, le premier responsable de l’Ecole, un diplômé de l’Ecole allemande des Beaux-Arts, rejette tout en bloc. « J’ai été installé au mois de février et j’ai trouvé l’école dans un état administratif et pédagogique catastrophique. Je me suis appliqué à corriger les erreurs commises tout en essayant de redresser la barre. Mais une opposition farouche des énergumènes qui faisaient la pluie et le beau temps à l’école m’a été déclarée, ainsi qu’aux travailleurs qui voulaient aussi donner un autre visage à l’école.
Il y avait des agents qui étaient tout le temps absents, et j’ai bien sûr stoppé leur rémunération. Et de là on m’accuse d’avoir encaissé leurs paies à leur place. Du grand n’importe quoi. Je n’ai fait que remettre de l’ordre et placé les plus méritants et surtout les diplômés aux postes qui leur revenaient de droit depuis des années. L’ordre établi devait changer, et c’est à moi, et à tous les responsables du secteur de nous y mettre ». M. Zitouni, le directeur de la culture de la wilaya de Constantine s’est dépêché sur le lieu « des crimes » et a entendu les uns et les autres. Il recommandera aux protestataires d’ouvrir les portes de l’école qui ont été fermées par eux, tout en promettant que tout ce qui a été déclaré par les deux parties a été dûment enregistré. « Un cadre du ministère de la Culture sera présent au courant de cette semaine et, selon d’autres auditions et le rapport qu’il aura entre les mains, il pourra certainement remettre les pendules à l’heure ». En tout état de cause, l’Ecole des beaux-arts couve de mauvaises rumeurs et mauvaises pratiques et ce bien avant l’arrivée du nouveau directeur. La lutte entre empirique et scientifique  s’est exacerbée à chaque promotion ou nomination à un poste, les premiers estimant leur expérience et leur vécu bien supérieurs aux diplômes délivrés dans les écoles, les seconds mettant en exergue leurs brevets, estimant que le temps des « anciens, la plupart s’étant formé sur le tas » est fini.n