Constitution démocratique : Benflis n’y croit pas

Constitution démocratique : Benflis n’y croit pas

Alors que l’actualité nationale est «absorbée» par le décès du leader historique Hocine Ait Ahmed, Ali Benflis a choisi d’aller patrouiller à l’Est pour commenter la prochaine révision de la Constitution.

A Annaba où il a animé aujourd’hui un meeting populaire, le président du parti Talaie El-Houriyet, a déclaré que ce projet de révision de la Loi fondamentale répond non pas à un souci démocratique mais à une «panique que les révolutions arabes ont créée au sein du régime politique en place».

«La révision constitutionnelle ne s’inscrivait nullement dans un dessein démocratique sincère, mais n’avait pour seul but que de prémunir ce régime contre l’effet contagieux de ces révolutions arabes», a estimé l’ancien chef du gouvernement de Bouteflika pour qui ce projet n’est rien d’autre qu’un «leurre» pour tromper l’opinion.

Alors que le président de la république a laissé entendre dans son discours du 1er novembre que la révision de la constitution vise à donner d’avantage de droit à l’opposition et à élargir le champ des libertés et de la démocratie, Benflis lui, ne croit pas un mot. Pour lui, la question aujourd’hui est de savoir «si les objectifs originels de la révision constitutionnelle sont toujours les mêmes cinq années après ou si, au contraire, ces objectifs ont changé et qu’enhardi par l’échec des révolutions arabes, le régime politique en place ne lui assigne pas d’autres objectifs plus conformes à son souci de se pérenniser à tout prix».

Un autre système politique

L’ex directeur de cabinet du président souligne que «le mal profond dont souffre notre pays n’est pas dans sa Constitution, mais bel et bien dans son système politique dont le fonctionnement ne reconnaît aucune limite, pas même celle posée par la Constitution et les lois de la République».

Ali Benflis semble faire le deuil d’une Constitution démocratique avec le système actuel, suggérant qu’il faut attendre sa chute sans dire comment ni quand cela se fera. «La Constitution démocratique que l’Algérie attend sera l’œuvre d’un système politique démocratique ou ne sera pas».

Et il donne quelques conditions pour que celle-ci (la Constitution) soit acceptée par tous. «Pour être irrécusable, elle doit être l’œuvre de forces politiques, légitimes et représentatives; elle doit emporter l’adhésion de la collectivité nationale; elle doit être le reflet d’un consensus ou d’un accord national le plus large», soutient l’ex chef du gouvernement  devenu un farouche opposant à Bouteflika.