Constitution des structures internes de la 7e législature : Entre la majorité et le rôle que doivent jouer les minorités

Constitution des structures internes de la 7e législature : Entre la majorité et le rôle que doivent jouer les minorités

Des groupes parlementaires siégeant à l’APN se réunissent pour décider de leur participation au sein des différentes instances et structures internes. Il s’agit du FFS et du PT. Le FLN se prépare à la tenue de son comité central et d’autres tiennent des réunions pour éviter l’éclatement et les dissensions au sein de leur base

Les partis politiques agissant sur la scène nationale, des plus anciens au plus récents, connaissent une grande dynamique et d’importants changements peuvent naître à la faveur de la décantation et des prochaines réunions programmées durant cette été.    Mais c’est surtout au niveau de l’APN et de l’installation de ses instances et organes de fonctionnement interne  que cette situation que vit la scène politique peut constituer un élément handicapant.

Il va de soi que tant que les leaders de la classe politique dont les formations siègent à l’hémicycle ne sont pas encore prononcés sur la participation ou non au sein des 9 vice-présidences du bureau de la nouvelle législature, des 12 commissions permanentes et des sièges leur revenant ainsi que la communication de la liste nominative des candidats aux différentes structures qui les composent, la session ne pourra s’ouvrir. Se dirige-t-on vers une nouvelle répartition des quotas des structures et organes internes ou s’agit-il de simples questions de surenchères et de faire valoir des positions ?

Dans tous les cas de figure, l’agitation de la classe politique après les résultats du scrutin du 10 mai dernier devra déboucher sur des changements dans un sens ou dans un autre pour aller vers des choix. Actuellement six groupes parlementaires sont constitués et seuls le FLN et le RND, deux alliés au sein de la majorité parlementaire affichent leur intention quant à la participation et la répartition des structures.

L’agenda chargé de certains partis politiques

En attendant de plus amples détails des prochaines rencontres et tractations, le paysage politique et législatif ponctue l’actualité et fait l’événement. C’est ainsi que le parti du FLN réunit au milieu du mois son Comité central pour examiner et évaluer les résultats des élections législatives. La convocation du CC qui est programmée de longue date, devra baliser le terrain aux préparatifs des élections locales de l’automne prochain.

Au cours de cette session ordinaire qui devra réunir les 350 membres qui composent le CC, de nombreux sujets seront à l’ordre du jour pour le parti qui vient d’obtenir la majorité des sièges à l’Assemblée populaire nationale, comme nous l’avions appris hier. Il est bien entendu question des sujets d’ordre organique que vit le FLN depuis plus de deux ans et des nébuleuses qui traversent ses divers tendances entre les redresseurs, les contre redresseurs et la ligne des sages. L’importance de la session du CC qui est très attendue devra connaitre de grands débats, voire des débordements comme nous a habitué le part s’agissant de grandes décisions et de choix à prendre. Et la réunion, la veille de l’événement, du bureau politique du FLN indiquera les éléments devant anticiper sur le déroulement des assises de la session.

Le RND vient de tenir la session ordinaire de son conseil national, avec plus ou moins de responsabilité et de discipline partisane. Des membres en charge de ses bureaux de wilaya ont mesuré la situation. Le secrétaire du RND de Bordj Bou Arréridj, reconnaissant sa responsabilité dans l’échec au niveau de sa wilaya, remet  ainsi sa démission à la direction politique, dans l’intérêt du parti.

Réunion des groupes parlementaires

Le groupe parlementaire du FFS s’est réuni hier, pour décider de la position à prendre au sein des structures du Parlement. Entre le boycott et la participation le Front des forces socialistes revient à l’hémicycle dans un contexte différent de celui qu’il a quitté depuis une quinzaine d’années, il devra trancher et faire le consensus entre ses 27 députés et des voix disscordantes qui les traversent. Aussi, le FFS attend la décision de sa direction en organisant une réunion de son groupe parlementaire dont on attend la réponse. Le PT qui avait auparavant annoncé son intention de ne pas prendre part au sein des instances de fonctionnement des travaux, a organisé hier une réunion de son groupe parlementaire où des décisions ont été prises.  De son côté, le Mouvement Nahda, et de la voix de son secrétaire général, Fatah Rebai, a annoncé son maintien au sein de l’AAV, appelant les députés du pôle de constituer une commission parlementaire d’enquête sur de supposées fraudes électorales.

Le MSP qui pilote l’AAV ne voit pas d’inconvenance à ce qu’un de ses députés participe au gouvernement et le président du conseil consultatif déclare que le mouvement planche actuellement sur la stratégie à adopter en prévision des actions à entreprendre au sein de l’Assemblée. Enfin les chefs des partis adeptes du boycott coalisés au sein du Front de la sauvegarde de la démocratie se sont réunis hier, au siège du parti Adala pour débattre de la feuille de route à suivre afin de colmater les différences existants entre eux au moment où leurs bases respectives leur demandent des comptes. C’est dans ce contexte qui ponctue, à sa façon, la singularité algérienne dans la mesure où ce sont des formations politiques n’ayant pas pu fédérer suffisamment de voix et en conséquence ont obtenu une trentaine de députés sur les 462 sièges, qui font de la résistance et tentent à leur manière d’agir les minorités au tempo de la majorité. Mais jusqu’à quand ?

Houria Akram