Après de longs mois de suspens, le dossier épineux de l’automobile en Algérie s’apprête-t-il à connaître enfin son dénouement ? C’est ce que semblent indiquer les dernières déclarations du ministre de l’Industrie, Ahmed Zeghdar. Du moins concernant le volet construction automobile locale. La question de l’importation de véhicules neufs attend toujours d’être tranchée.
Samedi dernier, le ministre a, en effet, annoncé que l’on connaîtra prochainement les noms des sociétés qui activeront dans le domaine de la construction automobile, après la promulgation prochaine de la nouvelle loi sur l’investissement. Il s’agirait « de grands constructeurs automobiles ».
Le ministère de l’Industrie qui ambitionne de mettre en place une industrie automobile locale, un taux d’intégration acceptable, se focalisera, la première année, sur le montage. À partir de la deuxième année, il compte installer une véritable industrie.
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Zeghdar a cependant précisé que son département n’a encore accordé aucune autorisation et que les délais dépendaient de la réponse des constructeurs aux exigences de l’État.
Par ailleurs, le ministère de l’Industrie travaille sur le projet de fonder un holding qui regroupera les 42 entreprises du bâtiment, de l’industrie et du transport confisquées par la justice. Cette démarche permettra de sauver quelque 9000 postes d’emploi.
Importation de véhicules neufs : pourquoi les retards s’accumulent-ils ?
Sans remis sur la table, le dossier de l’importation de véhicules neufs tarde à voir le bout du tunnel. Comme indiqué dans un précédent article, le ministère de l’Industrie travaillerait sur l’élaboration d’un cahier de charges spécifiques pour chaque type de véhicules. Dans le but de donner un coup de pouce aux entrepreneurs, la priorité serait accordée aux engins mobiles qui ne nécessitent pas de carte grise.
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Quant aux voitures touristiques et utilitaires, le ministère de l’Industrie travaillerait actuellement sur la définition des responsabilités des différents acteurs du marché. Cela concerne notamment la garantie, l’assurance, la disponibilité des pièces de rechange originales et le service après-vente.
Du reste, deux raisons principales expliquent la suspension de l’importation de véhicules neufs depuis 5 ans : (1) la volonté du gouvernement de l’époque d’offrir aux nouvelles usines d’assemblage automobile locales des parts de marché ; (2) la nécessité de maintenir les équilibres économiques et de limiter l’érosion des réserves de change après la chute des prix du pétrole à partir de 2014.
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Enfin, le fait que le gouvernement retarde chaque fois la reprise de l’importation de véhicules neufs s’explique par plusieurs facteurs :
Le premier réside dans la flambée des prix des voitures sur le marché international. Le second se trouve dans l’effet cumulé de la chute de la valeur du dinar par rapport aux devises et à la hausse du fret maritime. Le troisième et dernier facteur concerne la crise mondiale des semi-conducteurs qui a engendré le recul de la production mondiale de voiture.