INES DALI
Le mouvement populaire pacifique devra se poursuivre pendant le Ramadhan dont le début est attendu pour demain ou après-demain. Le premier et principal animateur du mouvement de contestation que connaît le pays depuis le 22 février dernier, le peuple, l’a déjà annoncé lors des marches d’avant-hier vendredi à travers le territoire national.
Les manifestants, que ce soit par le biais de leurs déclarations, des slogans scandés, ou encore par le biais des pancartes brandies, l’ont clairement fait savoir.
«La contestation pacifique pour un changement total ne s’arrêtera pas avec l’arrivée du Ramadhan. Nous sommes déterminés à poursuivre notre protestation même durant le mois du jeûne, car il ne faut pas qu’on donne l’impression que notre mouvement et mobilisation s’essoufflent», est, en substance, le principal message délivré par les manifestants.
Par ailleurs, les différentes associations et comités de la société civile, ont, de leur côté, commencé à s’organiser pour poursuivre les débats initiés afin d’émettre des propositions de sortie de crise. C’est le cas, entre autres, du think tank Nabni, du Rassemblement Actions jeunesse et du Comité Liberté Dignité Citoyenneté.
Le think tank Nabni, par la voix d’un de ses membres Mabrouk Laïb, indique que durant le Ramadhan, le mouvement populaire va se poursuivre et que les activités de l’organisation qu’il représente et qui consistent à organiser des débats pour proposer des solutions aux différents problèmes que vit le pays actuellement ne vont certainement pas s’arrêter. «Pour le mois du jeûne, nous comptons organiser des rencontres-débat durant les soirées. Quant à la question de savoir si nous tiendrons d’autres rencontres durant les après-midi, pour l’heure, la question n’est pas encore tranchée», a déclaré M. Aïb.
De son côté, Abdelouahab Fersaoui, le président de l’association Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ), estime que «ceux qui pensent que le mouvement va s’essouffler pendant le Ramadhan se trompent, car les manifestants l’ont déjà fait savoir avant-hier vendredi. Il n’y aura ni arrêt ni affaiblissement. C’était une réponse claire que le mouvement est toujours mobilisé et déterminé à aller jusqu’au bout». Selon lui, le mouvement prendra d’autres formes durant le Ramadhan. Il explique qu’«en plus des marches qui peuvent se poursuivre après le f’tour, il y aura également des rencontres-débats qui seront organisées par des associations et différents mouvements, en plus de forums-débats au niveau national». Ce qui ne peut, selon lui, être que «bénéfique pour le peuple qui s’est réapproprié les espaces de débats sur l’Algérie que nous voulons construire, sur le projet de société et sur la période de transition. C’est réhabiliter le politique et cela aura un impact très positif sur l’avenir du mouvement».
Pour RAJ, en plus de la journée du samedi où un large débat est organisé chaque semaine depuis le début du mouvement populaire, avec différents acteurs de la société civile, il est prévu l’organisation d’au moins une seconde journée de débat, un autre jour de semaine qui reste encore à déterminer. Mais au lieu que ce soit la journée, ce sera, durant le Ramadhan, en soirée que se tiendront les rencontres.
En plus, a indiqué M. Fersaoui, «nous sommes dans une autre dynamique de la société civile. On prépare également la «conférence nationale de la société civile», avec le collectif dynamique de la société civile qui compte une trentaine d’associations. Cette conférence devra se tenir au mois de Ramadhan également, dans trois semaines au maximum». Bref, pour le président de RAJ, le mois de Ramadhan sera surtout «l’occasion de débattre de cette nouvelle République que les Algériens veulent construire».
On notera également que le Comité Liberté Dignité Citoyenneté (CLDC) initié par Arezki Aït Larbi prévoit d’organiser des rencontres-débats en soirées durant le Ramadhan. Il reste à finaliser le programme des lieux de rencontre.