Le pôle pénal spécialisé dans la lutte contre le crime financier et économique près le tribunal de Sidi M’hamed (Alger) a ouvert ce lundi le procès de l’ancienne ministre de la Poste et des Télécommunications, Imane Houda Feraoun.
Poursuivie dans le cadre de plusieurs affaires, l’ancienne ministre a été auditionnée, en premier lieu, sur l’affaire liée au contrat conclu de gré à gré, en 2017, entre le constructeur-opérateur Huawei, et Algérie Télécom.
En réponse aux questions du juge, Houda Feraoun affirme qu’elle n’est pas intervenue dans la conclusion du marché. « D’un point de vue légal, je n’avais pas le droit d’intervenir dans le contrat conclu avec Huawei. Mon unique intervention consistait seulement à encourager l’exécution », a-t-elle déclaré.
Selon elle, c’est une commission interministérielle qui représentait le contrat auprès du Conseil national d’investissement (CNI). Ensuite, elle est revenue sur la chronologie de l’affaire depuis son début en 2013.
« Mon souci était d’assurer la couverture internet dans les zones enclavées ».
« Au cours de l’année 2013, une recommandation a été publiée recommandant à Algérie Télécom d’activer le programme Internet haut débit. Deux ans après, soit en 2015, j’ai reçu une lettre du Premier ministre, et parmi les points évoqués figurait la négligence du projet par la société ‘’FTTX’’ », a-t-elle ajouté.
Après 2016, continue la prévenue, « j’ai reçu une lettre du directeur général d’Algérie Télécom confirmant qu’il avait mené des consultations techniques avec l’opérateur Huawei et au sujet de l’accord concernant deux millions de lignes ‘’ZTE’’ ».
Interrogée sur les coûts du projet, l’ancienne ministre tient à souligner qu’elle « n’avait pas la moindre idée, car il ne s’agissait pas d’une maison ou d’une voiture… J’ai demandé de comparer les prix et la décision était de prendre en compte l’intérêt de l’économie nationale ».
Ensuite, l’ancienne ministre affirme qu’elle avait énormément misé sur ce projet ajoutant que son seul souci « c’est la concrétisation de cet accord afin d’assurer la couverture internet dans les zones enclavées ».
Pour rappel, Imane Houda Feraoun est placée en détention provisoire à l’établissement pénitentiaire de Koléa. Elle est poursuivie pour des chefs d’accusation liés à la corruption, dont la dilapidation des deniers publics, l’octroi d’indus privilèges et l’abus de fonction.