Contrats d’armement Algérie – Etats-Unis : Boukadoum évoque des « possibilités illimités »

Contrats d’armement Algérie – Etats-Unis : Boukadoum évoque des « possibilités illimités »

Sabri Boukadoum, l’Ambassadeur d’Algérie aux États-Unis, a annoncé ce 7 mars 2025 la tenue prochaine de discussions entre l’Algérie et les États-Unis visant à renforcer la coopération militaire entre les deux pays

Ces discussions entre les représentants des ministères de la Défense des deux pays, a précisé Boukadoum dans une interview qu’il a accordée au média US DefenseScoop, comprendront un chapitre dédié à la possibilité de conclure un accord sur la fourniture d’armes américaines à l’Algérie.

Le diplomate algérien a également évoqué les objectifs de l’Algérie qui nourrit l’ambition de, premièrement, renforcer ses liens sécuritaires et économiques avec les États-Unis pendant le second mandat de Donald Trump ; deuxièmement, développer les opportunités de collaboration dans le domaine des technologies de défense.

« Nous entretenons un dialogue militaire depuis des années maintenant. Le mémorandum d’entente entre l’Algérie et les États-Unis ne fait que mettre en place un cadre juridique à notre coopération et ouvre la voie à de nombreuses autres possibilités pour l’avenir », a déclaré Boukadoum à DefenseScoop.

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Les échanges de renseignements maritimes et la signature de nouveaux contrats de vente d’armes constituent les principaux domaines d’intérêt que les homologues souhaitent développer ensemble. Les opérations de recherche et de sauvetage ainsi que la lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel font aussi partie des priorités, a-t-il souligné.

Pour rappel, les autorités militaires des deux nations ont signé le 22 janvier dernier, après plusieurs années de négociations, un protocole d’accord. Cet accord représente l’engagement officiel de’ l’Algérie et les États-Unis à promouvoir une collaboration plus étroite entre leurs troupes.

Coopération militaire entre l’Algérie et les États-Unis : « La seule limite, c’est le ciel » (Boukadoum)

Bien qu’il n’ait pas souhaité pu communiquer d’informations précises concernant d’éventuels contrats de vente d’arme, Boukadoum a toutefois confirmé que des représentants des États-Unis et de l’Algérie vont constituer trois groupes de travail pour établir le plan de mise en œuvre du protocole d’accord et définir les prochaines étapes.

Sabri Boukadoum (Ambassadeur algérien auprès des États-Unis d’Amérique)

Sabri Boukadoum, ancien ministre des Affaires étrangères (2019-2021) et actuel ambassadeur de l’Algérie auprès des États-Unis d’Amérique.

Interrogé sur les priorités de l’Algérie dans le cadre de l’expansion de sa coopération militaire avec les États-Unis d’Amérique, l’Ambassadeur a eu une réponse sans équivoque : « La seule limite, c’est le ciel », a-t-il affirmé, autrement dit, les possibilités sont illimitées.

La mise sur pied de ce nouveau protocole d’accord intervient à un moment où la présence physique des troupes américaines sur le continent africain diminue. Dans le même temps, selon Sabri Boukadoum, l’influence, l’engagement et les investissements de la Russie et de la Chine s’étendent de manière tangible dans tout le continent.

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En outre, l’ancien MAE n’a manqué de mettre en avant les atouts de l’Algérie. « L’avantage des Algériens [pour les États-Unis], a-t-il mentionné, est que nous disposons du facteur humain en étant présents sur le terrain en Afrique du Nord« .

Et d’ajouter : « L’écoute électronique, les satellites, tous ces dispositifs sont cruciaux pour les opérations de sécurité américaines à l’étranger, mais il faut connaître les gens — les tribus et toutes les interactions entre elles — il faut disposer de l’information humaine. »

L’avenir des relations algéro-américaines sous l’ère Trump

Au-delà des clauses du protocole d’accord, l’Ambassadeur a fait savoir que l’Algérie est « prête à discuter » avec les États-Unis de ses abondantes ressources naturelles et minérales critiques. Il a également noté que le pays est prêt à accueillir des centres de données « à moindre coût ».

Même s’il est vrai que ce protocole a été élaboré sous le gouvernement Biden, Boukadoum s’est dit confiant que les relations américano-algériennes resteront solides pendant le second mandat de Donald Trump. « Nous n’avons pas de préférences. Nous travaillons avec toutes les administrations », a-t-il souligné.

Sur un autre registre, Boukadoum a indiqué que l’Algérie s’efforce aujourd’hui, plus que jamais, d’attirer plus de touristes internationaux sur son territoire.