Connues pour leur patriotisme, la prise de conscience, qui a vu le jour à travers certaines régions, n’a pas étonné les observateurs qui s’attendaient à cette réaction visant à casser un complot dirigé contre la Kabylie et le pays.
La ville de Béjaïa et les quatre coins de la wilaya renouent progressivement avec le calme. Cette évolution positive trouve sa raison d’être dans une prise de conscience citoyenne, qui anime présentement la société civile et certains acteurs qui ont vite décelé les tenants et les aboutissants d’un complot ourdi, tendu à la Kabylie et par ricochet à toute l’Algérie. Les tenants du chaos et les déstabilisateurs viennent de perdre une bataille, qui n’est pas sans rendre espoir à la population, qui jusque-là craignait le pire pour la région et le pays en général.
Connue pour leur patriotisme, la prise de conscience qui a vu le jour à travers certaines régions, n’a pas étonné les observateurs qui s’attendaient à cette réaction visant à casser un complot dirigé contre la Kabylie et le pays. La société civile en tant qu’acteur, ayant déjà fait preuve de son efficacité et son amour pour le pays a repris sa place et ce ne sont pas les actions qui nous parviennent d’Akbou, Sidi Aich et Tichy qui vont nous contredire. Alors que l’opinion publique était déjà en disgrâce avec les actes de violence dès le premier jour allant jusqu’à dénoncer l’absence des partis politiques, la société civile, certains syndicats, les défenseurs des droits de l’homme et les sages de la région s’invitent pour accompagner la position citoyenne faite, dès le deuxième jour, de condamnations et de consternation. Le soir-même du mardi dernier cette société civile ne s’est plus contentée de déclarations, mais a entrepris d’agir sur le terrain directement à l’endroit même des manifestants, en majorité des jeunes dont l’âge varie, selon les témoins oculaires et les services de police, entre 15 et 28 ans. Alors que le centre de documentation sur les droits de l’homme de la Laddh réunissait la société civile de Béjaïa pour débattre la situation, une autre assemblée générale du même genre se tenait à Sidi Aich tandis qu’à Tichy les sages sont directement allés voir les manifestants et mettre fin à la tension au niveau du commissariat local. Des actions qui annoncent à bien des égards le réveil citoyen annonciateur d’une prise de conscience collective sur les risques qu’encourent la Kabylie et tout le pays.
Le patriotisme kabyle reprend ses droits. Comme durant les années noires du terrorisme, marquées par une position patriotique qu’aucun ne peut nier et comme durant les événements douloureux du printemps noir d’avril 2001, la société civile se distingue de nouveau pour barrer la route aux déstabilisateurs et leurs commanditaires. Hier comme aujourd’hui, les sages et acteurs du mouvement associatif et syndical, ceux qui n’ont pour souci que l’intérêt de la région et du pays, se distinguent de forte manière en allant sensibiliser, calmer les esprits et freiner une grossière manipulation qui vise même les fondements du pays. N’est-ce pas un acte de bravoure que d’aller dans le feu animé par une seule conviction, celle de l’amour du pays, de la paix et de la stabilité?
Hier des citoyens sages responsables l’ont fait à Akbou, Sidi Aich et Tichy. D’autres initiatives similaires sont attendues un peu partout dans la région. La situation l’exige et la prise de conscience est là. Les jours à venir sont porteurs d’espoir. La volonté pour déjouer le complot, si ce n’est pas déjà fait, est en marche.
Des syndicats, des associations, des sages et des militants des droits de l’homme se sont concertés avant-hier en soirée. Pour Saïd Salhi, vice-président de la Laddh, «aujourd’hui, la société est face à une réalité amère et dangereuse». Ayant identifié les émeutiers, auteurs des actes de pillage et de saccage, comme étant «des jeunes mal encadrés, non structurés et dépolitisés», le vice-président de la Laddh a lancé, avant-hier soir, un appel en direction des représentants de la société civile, les acteurs du mouvement associatif, les syndicats, les collectifs d’étudiants et la presse à une réunion urgente, qui s’est tenue avant-hier soir. Une réunion ponctuée par une déclaration, condamnant la violence d’où qu’elle vient. Le collectif, appelle à l’ouverture d’espaces de dialogue et de concertation pour plus d’équité et de justice sociale. Selon les membres de ce collectif, plusieurs actions sont en perspective. Elles seront arrêtées lors de la prochaine rencontre qui se tiendra incessamment. Saïd Salhi estime que «les pouvoirs publics doivent méditer et réfléchir longuement sur leur attitude et rapports avec la société civile», plaidant pour le respect des droits des associations et des organisations de la société civile qui peuvent, estime-t-il, «faire un travail de sensibilisation et de médiation» devant une situation pareille. Lors de l’assemblée générale de Sidi Aich, on s’est interrogé sur l’existence d’une classe politique à Béjaïa. Devant la gravité de la situation «pourquoi l’APW de Béjaïa ne se réunit pas en session extraordinaire?». Des questions que l’on n’a pas jugé utile de poser à Tichy où des sages et des acteurs ont préféré descendre dans l’arène pour s’opposer à la machine destructrice dont les commanditaires devraient être divulgués.
Bref, comme à l’accoutumée et animée par le seul souci de sauvegarder l’unité de la nation, la société civile kabyle n’a pas raté l’occasion de se manifester positivement, épargnant à la région une tentative de déstabilisation dont les conséquences sont incommensurables.