Coopération algéro-coréenne: Du souffle frais pour l’Algérie!

Coopération algéro-coréenne: Du souffle frais pour l’Algérie!

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La visite du Premier ministre sud-coréen, Lee Nak-Yon, intervient à un moment où l’économie nationale, qui souffre de la dégringolade des prix du pétrole, entame une laborieuse diversification.

Lorsque l’on ambitionne de jouer dans la cour des grands, on choisit son sparring-partner. C’est comme un boxeur qui prétend à une couronne mondiale où à un titre continental. C’est en se frottant aux meilleurs que l’on affûte, que l’on devient compétitif, que l’on se donne les moyens d’atteindre son objectif. Ceci est aussi valable pour le domaine économique. L’Algérie, qui est portée à bout de bras par ses exportations d’hydrocarbures est constamment exposée à de féroces crises financières dès que les cours de l’or noir s’effondrent, est dos au mur: son économie doit s’en affranchir.La Corée du Sud est l’exemple à suivre! La visite du Premier ministre sud-coréen ne pouvait mieux tomber. Elle intervient à un moment où l’économie nationale, qui souffre de la dégringolade des prix du pétrole, entame une laborieuse diversification. Les bases ont de toutes les façons été jetées depuis plus d’une décennie, l’Algérie est un partenaire privilégié du «pays du Matin Calme».

C’est le seul pays africain à avoir signé avec lui, en 2006, un accord de partenariat stratégique. La présence sud-coréenne en Algérie remonte cependant à plus loin. Pour les Algériens elle est symbolisée par la présence du constructeur automobile Daewoo. La première voiture asiatique qui a fait son entrée sur le marché algérien porte son logo. 11e puissance économique mondiale, aujourd’hui, la Corée du Sud y est omniprésente à travers ses marques de renommée internationale, que cela soit dans la téléphonie mobile ou les produits électroménagers. Des domaines où la concurrence est rude et où les places sont extrêmement chères. Le positionnement de la Corée du Sud en Algérie est le fruit d’un long cheminement. D’un processus de développement qui lui a permis de faire un bond spectaculaire de croissance et d’intégration qui l’ont propulsé aux premières loges de l’économie mondiale actuelle. Alors que dans les années 1960 son produit intérieur brut par habitant était comparable à celui des pays les moins développés, voire les plus pauvres de l’Afrique et de l’Asie.

Il est vrai aussi qu’en ayant comme soutien, sur les plans économique et militaire les Etats Unis, la Corée du Sud ne pouvait trouver de meilleure rampe de lancement pour jouer dans la cour des grands. Quel a été le secret de cette extraordinaire réussite? Ce boom exceptionnel est dû essentiellement à l’incitation de l’importation de matières premières et de technologie aux dépens des biens de consommation et à l’encouragement de l’épargne et l’investissement, au détriment de la consommation. Il s’explique aussi par une très importante quantité de travail demandé aux ouvriers. En 1980, la semaine de travail d’un ouvrier sud-coréen est la plus longue dans le monde entier. Il ne reste donc aux Algériens que de retrousser les manches, redoubler d’ardeur, d’inculquer aux classes laborieuses la culture du travail et réapprendre à celles prédatrices en col blanc, à renoncer à leur statut de rentier.

Toute une révolution à laquelle le pays du Matin Calme peut servir d’école.

L’Algérie en a grand besoin pour éviter les secousses provoquées par le baril de pétrole. Sa stabilité et son essor en dépendent. Le chemin qui y mène est tout tracé.