La coopération algéro-allemande est marquée par l’implantation de plus de 200 entreprises allemandes sur le sol algérien, notamment dans des filières industrielles soutenant la politique de diversification de l’économie nationale dans l’industrie mécanique, la sous-traitance automobile, l’énergie renouvelable, la chimie et l’industrie pharmaceutique.
Dans le domaine de la mécanique, les deux pays sont liés par trois projets de montage de véhicules. Il s’agit du projet portant sur la marque Mercedes-Benz entre le groupe allemand Daimler (société mère de Mercedes-Benz), la Société nationale de véhicules industriels (SNVI), le ministère de la Défense nationale (MDN) et le groupe émirati Aâbar. Dans ce projet, trois sociétés mixtes ont été créées en 2012, Société algérienne pour la production de poids lourds Mercedes-Benz (SAPPL.MB) à Rouiba, Société algérienne pour la fabrication de véhicules de marque Mercedes-Benz (Safav) à Tiaret, et Société algérienne de fabrication de moteurs de marque Mercedes-Benz, Deutz et MTU à Constantine.
Le deuxième projet de montage est celui avec le constructeur allemand de véhicules Volkswagen, qui a signé, il y a quelques mois, un protocole d’accord avec le concessionnaire automobile Sovac pour la création d’une usine de montage de véhicules qui sera implantée à Sidi Khettab (Relizane). Le coût de l’investissement est de 170 millions d’euros. L’entrée en production est prévue pour juin prochain avec quatre modèles, Golf 7, Seat Ibiza, Skoda Octavia et le Caddy Volkswagen. Les capacités de production portent sur 12 000 unités/an pour atteindre 100 000 voitures après cinq ans d’activité. Le taux d’intégration locale de départ est fixé à 15% pour atteindre 40% à l’issue des cinq années de production.
Le dernier annoncé est le projet d’usine de BMW, dont la pause de la première pierre est prévue pour juillet prochain au niveau de la zone industrielle de Bordjia, dans la commune d’El Haciane (Mostaganem). Luxury Motor Works (LMW) est une joint-venture née d’un partenariat entre la firme allemande BMW, le conglomérat familial Mehri et l’émirati Abu Dhabi Motors.
Les autres projets allemands en Algérie, cités souvent en exemple, sont celui de Henkel, dans la production de détergents, qui a repris l’entreprise nationale Enad lors du programme de privatisation. L’autre investissement est celui de la société Knauf, ayant acheté la moitié de la plâtrière Fleurus d’Oran avec un investissement prévu de 25 millions d’euros.
Par ailleurs, l’Agence nationale d’études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (Anesrif) a signé en mai dernier un protocole d’accord avec DB Engineering & Consulting GmbH, une filiale de la Deutsche Bahn AG, portant sur l’assistance à la maîtrise d’ouvrage dans le domaine ferroviaire, notamment la gestion et le management des projets. Dans ce sens, la création d’une société mixte, selon la règle de partenariat 51/49, est prévue pour gérer les investissements étrangers dans ce domaine.
Une dizaine de projets en cours avec GIZ pour près de 40 millions d’euros
De plus, dans le cadre de la coopération avec GIZ (Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit), une dizaine de projets sont en cours dont les domaines de l’éducation, l’eau, les déchets, l’agriculture, le secteur privé, les services et l’environnement, totalisant un budget de près de 40 millions d’euros (39,02 millions d’euros). A ce propos, les régions d’El Kala (El Tarf) et d’Edough (Annaba) ont été retenues pour le programme de coopération algéro-allemande «Gouvernance environnementale et biodiversité » (GENBI). Lancé en novembre 2014, ce programme devrait se poursuivre jusqu’à 2018 pour un budget global de 4 millions d’euros.
Enfin, dans le domaine de la formation professionnelle, un projet pilote de formation d’une main-d’œuvre qualifiée sera généralisé en 2017 dans le cadre de la coopération algéro-allemande. Ce projet en cours de réalisation, intitulé « formation dualiste », vise à former une main-d’œuvre qualifiée répondant aux besoins du marché national du travail, à inculquer l’esprit d’entreprise à travers de nouvelles approches méthodologiques. Lancé en 2012, ce projet propose des formations adéquates pour la fidélisation et le développement des compétences au sein des entreprises. Inspiré du modèle allemand, ce programme repose à 80% sur la pratique et à 20% sur la théorie.
Echanges commerciaux : 3,07 milliards de dollars au profit des Allemands
Les échanges commerciaux entre l’Algérie et l’Allemagne totalisent à peine 3,07 milliards de dollars avec plus de 3 milliards de dollars d’importations algériennes et près de 64 millions de dollars seulement d’exportations, soit un déficit commercial de 2,94 milliards de dollars. Les importations algériennes sont constituées notamment de biens d’équipement industriel et de biens de consommation, tandis que les exportations sont dominées par les hydrocarbures (pétrole et gaz) et les demi-produits. L’Algérie coopère aussi avec l’Allemagne dans les produits d’hélium, un gaz rare qui sert dans l’industrie aérospatiale et la fibre optique. L’Algérie est l’un des producteurs de ce gaz rare.
La chancelière allemande Angela Merkel est aujourd’hui en visite à Alger accompagnée de 70 hommes d’affaires qui prendront part à la 6e édition de la commission mixte, des 21 et 22 février, aux côtés d’une centaine d’opérateurs algériens.