« Pour une filière oléicole compétitive et durable »
En 2018, l’Union Européenne en partenariat avec le ministère de l’Agriculture et du Développement rural et en collaboration avec l’Institut national de la recherche agronomique d’Algérie (INRAA) ont lancé conjointement le Programme d’Appui au Secteur de l’Agriculture (PASA) en Algérie, avec un focus sur la filière oléicole, Pôle Soummam, exécuté par Expertise France, l’agence française de coopération technique internationale, dans les wilayas de Bejaïa, Bouira et Tizi-Ouzou.
Aujourd’hui, le PASA arrive à son terme après 5 années au service de la filière oléicole. Ainsi, pour clôturer cette programme et présenter ses résultats et livrables, un séminaire a été organisé à la salle de conférence El Djazair à la SAFEX ce 5 décembre 2023, en présence des hauts représentants de l’Union Européenne et du ministère de l’Agriculture et du Développement rural.
Ce séminaire de clôture a permis de revenir sur les différentes initiatives, retracer les 5 années du programme et exposer les résultats et les changements réalisés par le PASA – Pôle Soummam dans la filière oléicole.
Lancé en octobre 2018 et co-financé par l’Union Européenne, le PASA est un projet dédié au renforcement de trois filières stratégiques en Algérie : les filières dattes, olive et maraîchage (piment et pomme de terre).
Depuis son lancement, le PASA – Pôle Soummam a réussi à mettre en place les bases d’une oléiculture durable et compétitive dans les wilayas de Bejaïa, Bouira et Tizi-Ouzou dans le nord de l’Algérie, et ce, au travers des activités de renforcement de capacités, de formation, d’accompagnement et d’organisation des producteurs·trices et de petites entreprises ainsi que de renforcement des institutions techniques et de recherche venant en appui à la filière.
Avec son ancrage territorial, sa dimension pluri partenariale et son pilotage par les marchés, le PASA a contribué à l’obtention d’un capital humain, technique et matériel pour la filière huile d’olive. En intervenant de l’amont à l’aval de la filière, il a répondu aux enjeux et attentes des acteurs, au regard des activités réalisées et leurs résultats, mais aussi par la posture et la méthodologie employées.
Il a contribué à fédérer les acteurs publics et privés autour d’une ambition commune, développer une filière oléicole:
- Compétitive pour les oléiculteurs et les oléifacteurs
- Inclusive pour les femmes et les jeunes
- Valorisant et préservant les ressources naturelles
- Organisée autour des professionnels
Capitaliser les résultats pour un changement d’échelle
Un processus de capitalisation participatif a permis d’analyser les acquis, partager les apprentissages, et tirer les leçons de l’expérience du projet en vue de sa durabilité et sa réplicabilité. Ceci a abouti à la production d’un livret de capitalisation global qui détaille les résultats et avancées majeurs du projet.
Ce document est complété par 4 livrets d’expérience sur les principales thématiques de capitalisation, à savoir le dispositif d’appui conseil, la mise en marché des huiles, les enjeux environnementaux et le laboratoire d’analyses oléicoles. Ces livrets exposent les résultats et changements obtenus par thématique et tirent les enseignements pour la pérennité du projet.
En résumé, la capitalisation est un support méthodologique, une mémoire vive qui permet d’orienter les futurs programmes de développement de la filière huile d’olive et son cortège.
Des Axes Forts de Capitalisation
Le projet dégage 4 grands axes de capitalisation ;
Le réseau de 60 conseillers maille aujourd’hui la filière oléicole de la région de la Soummam pour diffuser très largement les bonnes pratiques qui conditionnent l’amélioration qualitative et quantitative de la filière. Ce dispositif d’appui conseil a contribué à installer un nouveau paradigme dans la filière huile d’olive algérienne en recherchant une qualité d’huile vierge extra et sortir des huiles lampantes trop présentes sur les marchés. Ce dispositif a permis d’intervenir sur les enjeux majeurs de la filière.
En amont : la taille, l’entretien, la préservation et la régénération des vergers pour une production quantitative rentable.
En aval : la récolte, le stockage et le conditionnement des olives pour une trituration de qualité.
Le laboratoire de l’ITAFV de Takerietz et ses importants investissements constituent un autre axe fort de capitalisation du projet. Avec ses 3 laboratoires d’analyses en cours d’accréditation par Algerac et soumis à l’agrément du COI, il permettra de tendre vers une qualité d’huile d’olive vierge extra et mieux comprendre les spécificités du patrimoine oléicole algérien. Ce site d’envergure nationale est un grand pas en avant pour la filière, il va permettre de valoriser la qualité de l’huile d’olive algérienne, faciliter son exportation, et sera indispensable pour un meilleur contrôle des huiles commercialisées sur le marché national.
La dimension environnementale du projet a été un fil conducteur des activités du projet, déclinée à travers différentes interventions. Les sites pilotes constituent un réservoir de bonnes pratiques environnementales, notamment pour lutter contre les changements climatiques et accélérer la résilience des vergers face à ces changements.
Enfin les appels à projets ont permis de soutenir des initiatives de valorisations des coproduits des huiles d’olives (grignons, margines). Leur stockage et traitement diminuent les impacts environnementaux tout en étant des opportunités économiques très intéressantes : biocombustible, compost à haute valeur environnementale, aliment pour le bétail, cosmétique et artisanat.
Enfin, dernier axe de capitalisation, la mise en marché des produits comme stratégie de pilotage du projet : en parallèle à l’amélioration de la qualité de l’huile d’olive qui passe par la modernisation des huileries, le conditionnement et la commercialisation des huiles sont au centre des préoccupations de la filière et constituent une voie importante de développement.
Les espaces d’échange entre acteurs, la participation au SIAL, les études sur le marketing et le packaging, le soutien aux dynamiques collectives de transformation (coopérative) ou d’achats groupés et de commercialisation (groupe export) sont autant de leviers pertinents pour faciliter et améliorer l’accès aux marchés.