Coordination pour les libertés et la transition démocratique : Quand la CLTD tourne le dos aux questions sociales

Coordination pour les libertés et la transition démocratique : Quand la CLTD tourne le dos aux questions sociales

Le front social connaît, depuis la rentrée, une ébullition qui risque de s’inscrire dans la durée, puisque plusieurs actions de protestations sont annoncées pour les prochains jours. Cette dynamique, qui a touché plusieurs secteurs stratégiques

, tels l’Education nationale, la Santé publique, les Collectivités locales et même les bases de vie des compagnies pétrolières au Sud, a fait réagir plusieurs membres du gouvernement. Ces derniers interviennent, soit pour calmer la colère de la rue, démentir les arguments avancés par les meneurs des mouvements de protestation ou à minimiser leur portée. Si le gouvernement suit avec beaucoup d’attention l’évolution du front social, cela semble ne pas être le cas pour la Coordination pour les libertés et la transition démocratique (CLTD).

Cette structure politique, créée depuis plus de deux ans dans le but de fédérer toutes les forces de l’opposition, a manifesté peu d’intérêt aux questions sociales. A l’exception de quelques initiatives prises individuellement par certains partis membres de la CLTD de recevoir des délégations de l’Intersyndicale au Parlement, aucune action concrète de soutien aux syndicats protestataires n’a été prise pour le moment.

Le communiqué final sanctionnant la dernière réunion de la CLTD, tenue lundi, n’a fait aucune allusion aux questions sociales qui intéressent au plus près les citoyens. Les mouvements de protestation menés au cours de la deuxième moitié du mois dernier par l’Intersyndicale pour empêcher la révision des modalités de départ à la retraite, décidées lors de la dernière tripartite, ont été évacués de la dernière réunion. Idem pour le mouvement de colère contre la cherté de la facture de l’électricité que mènent depuis près d’un mois les habitants du Sud.

Des manifestations, parfois violentes, sont régulièrement signalées à Ouargla, El Oued, Biskra, Illizi, In Salah et autres. Aucun mot sur ces manifestations ni au titre de la CLTD ni à celui des partis pris individuellement. Notons que l’ampleur de la protestation a fait bouger le gouvernement qui a chargé «en urgence» le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales Noureddine Bedoui de trouver des réponses aux protestataires avant que les choses ne prennent une autre tournure.

Effectivement, sans tarder, le ministre a annoncé la création d’une commission interministérielle pour étudier la possibilité de revoir les tarifs de l’électricité pour les habitants du Sud. En outre, les manifestations organisées au cours du mois dernier, à Ouargla et Hassi Messoud, par la structure locale du Comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC), pour demander des postes du travail, n’ont pas non plus intéressé les partis politiques de la CLTD.

Pourtant, cette dernière a tenté en vain de faire adhérer cette organisation à sa plateforme politique dite «Mazafran». Ainsi, la CLTD s’éloigne des préoccupations premières des citoyens qui cherchent à améliorer leur quotidien dans cette atmosphère de crise économique. Les slogans de proximité avec le citoyen et la défense de ses intérêts, que la majorité des partis formant la CLTD brandit à chaque occasion, semblent n’avoir plus de sens avec cet éloignement et la focalisation sur les législatives.

En effet, tous les efforts de ces partis sont orientés, désormais, vers la préparation des prochaines élections législatives qui auront lieu en avril prochain. Dans ce contexte, il ne sera pas facile pour ces formations politiques de convaincre les citoyens d’aller voter pour eux. La seule fois où les membres de la CLTD et de l’ICSO ont suivi la rue remonte à début 2015, lorsque tous les partis membres de ces deux structures ont manifesté à Alger et Ouargla en solidarité avec les animateurs du mouvement anti-gaz de schiste…