COP24 en Pologne – Climat : le monde face à ses responsabilités

COP24 en Pologne – Climat : le monde face à ses responsabilités

Un récent rapport des scientifiques du Giec a souligné qu’il faudrait, pour rester sous +1,5°C, réduire les émissions de CO2 de près de 50% d’ici à 2030 par rapport à 2010.

Le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), Antonio Guterres, a tiré hier la sonnette d’alarme sur les conséquences des changements climatiques que l’usage intensif des énergies fossiles a accélérés, dans son allocution d’ouverture de la 24e Conférence de l’ONU sur le climat (COP24) à Katowice, en Pologne, ont rapporté les agences de presse. “Nous n’allons pas du tout dans la bonne direction” pour freiner le changement climatique qui “va plus vite que nous”, a-t-il mis en garde. “Même si nous sommes les témoins d’impacts climatiques dévastateurs provoquant le chaos à travers le monde, nous ne faisons toujours pas assez, nous n’allons pas assez vite”, a ajouté Antonio Guterres.

Pour “beaucoup de personnes, de régions et même de pays, c’est déjà une question de vie ou de mort”, alors “il est difficile de comprendre pourquoi nous, collectivement, avançons toujours si lentement, et même dans la mauvaise direction”, a-t-il insisté, a rapporté l’AFP. “Nous avons le sentiment d’avoir été punis pour des erreurs que nous n’avons pas commises. La communauté internationale doit faire en sorte que justice soit faite”, a déclaré la présidente du Népal, Bidhya Devi Bhandari, évoquant notamment la fonte des glaciers himalayens. “À ceux qui traînent les pieds, je dis simplement ‘faites le’”, a renchéri le Premier ministre fidjien, Frank Bainimarama, président de la COP23, appelant “sans équivoque” à relever les ambitions contre le réchauffement. “Que Dieu nous pardonne, si nous ignorons les preuves irréfutables, nous deviendrons la génération qui a trahi l’humanité”, a-t-il prévenu.

L’accord de Paris de 2015, dont les règles d’application doivent être finalisées pendant les deux semaines de cette COP, vise à limiter le  réchauffement de la planète à +2°C par rapport à l’ère préindustrielle et idéalement à +1,5°C. Un récent rapport des scientifiques du Giec, tout en évoquant les nettes différences en termes d’impacts attendus entre ces deux objectifs, a aussi souligné qu’il faudrait, pour rester sous +1,5°C, réduire les émissions de CO2 de près de 50% d’ici à 2030 par rapport à 2010. Mais la sortie des États-Unis, au lendemain de l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche, a faussé tous

les calculs et sapé les efforts entrepris pour sauver la planète d’une catastrophe climatique imminente. Pour le président américain, il n’est pas question de renoncer aux énergies fossiles qui, selon lui, n’ont aucun lien avec le changement climatique et les catastrophes naturelles qui ont fait ces dernières années des milliers de morts à travers le monde, y compris dans les pays développés.

Pour rappel, la COP24 en Pologne, “est particulièrement cruciale, car 2018 est la date butoir convenue par les signataires de l’accord de Paris pour adopter un programme de travail pour la mise en œuvre des engagements de Paris. Cela nécessite l’ingrédient le plus important : la confiance entre tous les pays”, insiste l’ONU.

Lyès Menacer