Face à la propagation inquiétante de l’épidémie du nouveau coronavirus, plusieurs personnalités, acteurs de la scène politique et hirakistes appellent à la suspension du mouvement populaire pendant quelques semaines.
Le premier ministre Abdelaziz Djerrad a fait un appel dans ce sens à deux reprises. Hier à Blida il a déclaré : « A mes frères et sœurs du Hirak, faites très attention ! Il s’agit de votre santé et de votre vie », avant de réitérer son appel ce dimanche sur les ondes de la chaine III. « Vous pouvez sortir comme vous le désirez mais prenez vos précautions pour ne pas compromettre votre santé, celle de vos voisins, vos mères et vos pères et éviter de les exposer au risque », a-t-il indiqué.
L’ex-diplomate, Abdelaziz Rahabi, a appelé, ce dimanche dans un Tweet, à suspendre de manière momentanée les marches. En effet, Rahabi a affirmé que « la suspension temporaire des marches, en raison des risques sanitaire s’impose comme un devoir national qui préserve la sécurité du pays et préserve notre droit à manifester librement pour une Algérie plus juste et plus forte ».
De son côté, le vice-président de la ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), Saïd Salhi a écrit ce dimanche sur sa page Facebook « L’appel à la suspension des manifestations peut être une initiative révolutionnaire. Au lieu d’appeler à remplir les rues, le Hirak peut demander de les vider et lancer une campagne nationale d’auto-organisation et de sensibilisation pour faire face au coronavirus, puisque le système ne peut pas prendre ses responsabilités ».
Le professeur Noureddine Melikechi physicien atomique algérien à l’agence spatiale américaine NASA a écrit ce dimanche : « j’exhorte mes compatriotes à suspendre temporairement le Hirak et à éviter les foules. Cela n’isolera pas définitivement les gens de Covid-19, mais ralentira sa propagation ». Tout en rappelant que ses « convictions sur le bien-fondé de Hirak restent inchangées »
Plusieurs médecins ont, aussi, affiché leur « indignation » face à ce qu’ils qualifient d’inconscience collective qui peut être fatale. « On rappelle et on insiste que le coronavirus est contagieux. Les rassemblements et les marches peuvent constituer un moyen rapide de propagation du virus et de contamination », insistent-t-ils.
Par ailleurs, il est à noter que tous les algériens sont unanimes à dire que le pays n’a pas les moyens pour faire face à une situation d’urgence nationale si jamais le virus atteint les proportions atteintes en Europe et ailleurs dans le monde.
