Leader du Rassemblement national, Marine Le Pen se présente pour la troisième fois aux élections présidentielles de 2022. A présent qualifiée pour le deuxième tour avec 23,15% des voix, la députée rencontrera Emmanuel Macron le 24 avril 2022, pour la revanche après sa défaite en 2017.
Cependant, la candidate à la présidence française, Marine Le Pen, et son entourage, ont été accusés d’un détournement d’environ 600 000 euros provenant de fonds publics européens au cours de leur mandat d’eurodéputés. Cette accusation provient de l’Office européen de lutte antifraude (OLAF), à en croire un nouveau rapport dévoilé le samedi 16 avril 2022 et transmis à la justice française. Sollicité par l’AFP, le parquet de Paris a déclaré avoir été informé le 11 mars 2022 de ce rapport, actuellement en cours d’analyse.
Ce nouveau rapport de l’OLAF, porte sur les dépenses que peuvent engager les groupes politiques au titre de leur mandat de député et que Marine Le Pen et ses proches collaborateurs ont dû utiliser dans le cadre de la politique nationale, pour leurs dépenses personnelles ou des services pour des sociétés commerciales liées à son parti, le Rassemblement National (RN) et au groupe parlementaire d’extrême droite Europe des Nations et des Libertés (ENL).
Marine Le Pen, complice dans une affaire de détournement de fonds publics, quelle réaction?
L’OLAF implique Marine Le Pen, ainsi que trois autres anciens députés européens – le père de Marine Le Pen, Jean-Marie Le Pen, son ex-compagnon Louis Aliot et Bruno Gollnisch, un membre du bureau national du RN – et ENL.
L’office leur reproche un détournement de fonds d’environ 600.000 euros, dont il exige le remboursement. Marine Le Pen n’a pas réagi directement à ces accusations à son égard pour l’ instant. Ni plus que les trois autres personnalités citées. Toutefois, le camp de la candidate a vivement nié ces accusations.
Toujours selon ce rapport, la candidate du Rassemblement national aurait ainsi détourné à titre personnel? environ 137 000 euros de fonds publics du Parlement de Strasbourg à l’époque où elle était députée européenne, soit entre 2004 et 2017. Par ailleurs, depuis juin 2017, Marine Le Pen fait l’objet de poursuites dans le cadre de l’enquête ouverte à Paris concernant des soupçons d’emplois fictifs au sein du Parlement européen d’assistants de parti. Elle est poursuivie pour « détournement de fonds publics » ainsi que pour « complicité » dans ce délit au titre de cette enquête.
«Je m’étonne du timing toujours fort à propos de la révélation» et de son «instrumentalisation» a lancé auprès de l’AFP Rodolphe Bosselut, l’avocat de Marine Le Pen, faisant campagne pour le deuxième tour de l’élection présidentielle, qui se déroulera le 24 avril prochain, et au cours duquel elle sera confrontée au président sortant centriste Emmanuel Macron.
M. Bosselut affirme également être choqué par la façon dont l’OLAF (Office européen de lutte antifraude) intervient, sans la moindre procédure contradictoire et pour des événements datant pour certains de plus de dix ans . Marine Le Pen «n’a pas été convoquée par quelque autorité judiciaire française que ce soit», a-t-il ajouté, regrettant également le fait que ni lui ni sa cliente ne soient destinataires du rapport final. « Marine Le Pen le conteste. Elle conteste sans avoir accès au rapport, sans avoir accès aux éléments d’accusation. C’est une instrumentalisation, mais je ne suis malheureusement pas surpris » insiste la même source. Pour lui, la procédure d’enquête de l’OLAF a été engagée depuis 2016 et Marine Le Pen a été interrogée par voie de courrier en mars 2021.