Les autorités judiciaires poursuivent leur lutte contre la corruption. D’une part, elles instruisent les procès d’anciens ministres, walis, hauts responsables et cadres de l’État au niveau de la cour d’Alger ; d’autre part, elles poursuivent les enquêtes au niveau des six chambres du pôle pénal économique et financier du tribunal de Sidi M’hamed.
Mahiedine Tahkout, Anis Rahmani, Tahar Allache, Tahar Khaoua…
La cour d’Alger a programmé dans son agenda du mois de septembre en cours et du mois d’octobre prochain un total de 12 affaires. La sixième chambre criminelle examinera 7 affaires, dont 4 le 18 septembre. Il s’agit du dossier de l’ex-patron du groupe de presse Al-Athir, Mohamed Mokaddem, dit Anis Rahmani, accompagné de l’homme d’affaires Mahiedine Tahkout, tous les deux impliqués dans une affaire de corruption liée au transfert de fonds alloués à l’activité médiatique vers une autre destination et la possession de biens et d’avoirs financiers, à l’intérieur et à l’extérieur du pays.
Le même jour (18 septembre), la sixième chambre examinera le dossier de l’ancien PDG de la Société de gestion des services et infrastructures aéroportuaires d’Alger (SGSIA), Tahar Allache, et de 12 autres prévenus. De lourdes charges pèsent sur les accusés : dilapidation de l’argent public, abus de fonction dans le but d’obtenir d’indus avantages, accord de privilèges injustifiés dans le domaine des marchés publics, demande d’indus avantages dans le domaine des marchés publics.
Le 18 septembre toujours, la sixième chambre criminelle se penchera sur le dossier de l’ancien responsable de la modernisation au sein du ministère de la Justice, Abdelhakim Akka et ses collaborateurs, ainsi que celui de l’ancien ministre chargé des relations avec le Parlement, Tahar Khaoua et ses collaborateurs. Ce dernier a déjà été condamné à une peine de 10 ans de prison assortie d’une amende de 3 millions de dinars pour plusieurs délits : trafic d’influence en vue de l’obtention d’indus avantages, enrichissement illicite, blanchiment d’argent, acceptation de chèques en tant que garantie, fausses déclarations et faux témoignages.
Mohamed Loukal, Abdelghani Zaalan, Mustapha Layadi…
À la même date, comparaîtra devant la sixième chambre l’ancien ministre des Finances, Mohamed Loukal. Celui-ci a été auparavant condamné à une peine de 6 ans de prison assortie d’une amende d’un million de dinars. Cette fois, il sera poursuivi en sa qualité de P-DG de la Banque extérieure d’Algérie (BEA) pour de lourdes charges : abus de fonction, dilapidation de l’argent public, conclusion d’une transaction en violation des dispositions légales et réglementaires aux fins d’accorder d’indus privilèges à autrui, prélèvement illégal d’intérêts sur des contrats conclus par les établissements dont il était administrateur au moment des faits, abus de pouvoir, conflit d’intérêts et blanchiment d’argent.
Le 25 septembre, la sixième chambre pénale examinera le dossier de l’ancien ministre des Transports et des Travaux publics, Abdelghani Zaalan, et ses proches, ainsi que celui de l’ex-wali de Médéa, Mustapha Layadi, et ses comparses.
Saïd Bouteflika, Ali Haddad, Abdelwahid Temmar, Abdelkader Ben Messaoud…
D’un autre côté, trois dossiers de corruption ont été programmés au niveau de la dixième chambre criminelle de la Cour d’Alger. Le premier implique Saïd Bouteflika, frère et conseiller du défunt président Abdelaziz Bouteflika, et l’ancien président du Forum des chefs d’entreprise (FCE), Ali Haddad, et concerne l’affaire de l’acquisition de la chaîne de télévision Al Istimrariya et le délit d’enrichissement illicite. Ce procès intervient après que les deux accusés ont fait appel du jugement en première instance du pôle pénal économique et financier qui a prononcé une peine de 8 ans contre Saïd Bouteflika et de 4 ans contre Ali Haddad. Le second dossier est programmé pour le 20 septembre et il concerne l’ancien ministre du Logement, Abdelwahid Temmar. Du reste, le procès de l’ancien ministre du Tourisme, Abdelkader Ben Messaoud, et de ses collaborateurs, est prévu, devant la même instance judiciaire, pour le 11 octobre prochain.
À son tour, la neuvième chambre criminelle se prononcera sur le dossier des frères Aissiou propriétaires de la chaîne de télévision El Djazaïria One. Condamnés à 15 ans de prison avec mandat d’arrêt international, ils sont toujours en état de fuite.
En parallèle, les juges d’instruction des six chambres du pôle pénal économique et financier du tribunal de Sidi M’hamed poursuivent leurs enquêtes sur les dossiers de corruption impliquant d’anciens ministres et hauts responsables de l’État déjà condamnés, ainsi que de nouveaux des noms tels que l’ancien Premier ministre, Noureddine Bedoui ; l’ancien ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf et plusieurs walis de la république.