Le procès en appel de l’ancien wali d’Alger Abdelkader Zoukh s’est ouvert hier samedi 6 février, au tribunal de Tipasa. Le procès est lié essentiellement à l’octroi d’assiettes foncières pour des hommes d’affaires et d’anciens responsables.
Les accusations, pour lesquelles le principal mis en cause avait été condamné en première instance à 5 ans de prison ferme, sont en lien avec l’octroi d’assiettes foncières à la famille de l’ancien DGSN Abdelghani Hamel, à Ali Haddad et à Mahieddine Tahkout.
S’agissant du cas de ce dernier, l’enquête des services de la justice citée par le quotidien Liberté, a dévoilé qu’il a obtenu illégalement un total de 70 000 m2 de terrains, se situant essentiellement à Réghaïa, Bab-Ezzouar, Zéralda et à Bordj El-Kiffan.
Pourtant accordés dans le cadre de réalisation de projets d’investissement, ces terrains ont été ensuite exploités par le même homme d’affaires, en parkings ou showrooms.
Pour sa défense, l’ancien wali d’Alger a gardé les mêmes déclarations lors de l’audience d’hier, en évoquant la responsabilité d’autres responsables des organismes publics en charge de la gestion du foncier.
Zoukh : « je ne connais pas les détails »
Il lança alors à l’adresse de la juge, « je ne connais pas les détails. Il y a des commissions spécialisées relevant du cadastre et de la direction des Domaines qui me présentaient des dossiers, et moi, je signais ».
Selon le même journal qui a rapporté le déroulement de l’audience, la juge rappelle au prévenu que c’est lui qui « présidait les réunions de la commission d’investissements et donnait les permis de construire ».
Répondant en affirmatif, il note en revanche qu’il « ne peut connaître tous les détails » et que « les autres responsables ne m’ont même pas dit qu’il y avait des réserves ».
Tahkout : je n’avais pas besoin de connaître Zoukh pour obtenir des documents »
Zoukh cite parmi ces responsables le directeur des Domaines, le directeur de l’Agence de gestion et de régulation foncière d’Alger (Agerfa) et la Direction de l’urbanisme. Or, seul le représentant de l’Agerfa, Yazid Baka, est convoqué au procès comme témoin.
Intervenant depuis la prison de Bouira, l’homme d’affaires Mahieddine Tahkout déclare qu’il n’avait « pas besoin de connaître Abdelkader Zoukh pour obtenir des documents ».
Il explique à l’adresse des présents dans la salle d’audience et de la juge que les permis de construire qu’il demandait étaient pour but de « régulariser la situation » des assiettes de terrain qu’il occupait depuis 2002.
Il convient de rappeler que le procureur général près le Tribunal de Tipaza a requis, à l’issue de l’audience, une lourde peine d’emprisonnement à l’encontre de l’ancien wali d’Alger, Abdelkader Zoukh.
Ce dernier risque donc une peine de 15 ans de prison ferme assortie d’un dédommageant de dix (10) millions de dinars pour le Trésor public, ainsi que la saisie de tous ses biens.