15 personnes et quatre entreprises étrangères, poursuivies pour corruption dans l’affaire « Sonatrach I » comparaîtront dimanche 7 juin devant le tribunal criminel d’Alger, a rapporté ce mercredi l’APS.
Le premier procès, qui a eu lieu dimanche 15 mars, a été reporté en raison de la non présence de plusieurs témoins, considérés « très importants » par les avocats de la défense.
Pas moins de 108 témoins devront passer à la barre lors de ce procès, dont l’ancien P-DG du groupe Sonatrach, Meziane Mohamed et 8 autres directeurs exécutif de la compagnie pétrolière, dont Amar Zenasni, responsable du transport par pipeline et le directeur des activités « amont » Belkacem Boumediène.
Quatre personnes morales étrangères, ayant « frauduleusement » bénéficié de marchés publics figurent aussi sur la liste des accusés, selon le rôle de la première session criminelle 2015.
Les accusés, dont sept sont en détention, doivent répondre des chefs d’inculpation de « commandement d’une association de malfaiteurs, passation de marchés en violation de la législation et du règlement, octroi d’avantages injustifiés au profit d’autrui et augmentation des prix lors de la passation des marchés ».
Ils sont également poursuivis pour « corruption, dilapidation de deniers publics, abus de fonction et blanchiment d’argent ».
Selon l’arrêt de renvoi, les faits portent sur cinq (5) marchés frauduleux d’une valeur de 1.100 milliards de centimes accordés par l’ex PDG de Sonatrach, Mohamed Méziane, au groupe allemand Contel Algérie Funkwerk Pletarc. Il s’agissait d’un projet d’acquisition d’équipements de télésurveillance et de protection électronique des complexes du groupe pétrolier à travers le pays.
Ces contrats ont été accordés dans le cadre du gré à gré en contrepartie d’actions acquises au profit des deux fils du patron de Sonatrach Fawzi et Réda Méziane dans le groupe Contel, selon la même source.
Le groupe Contel Algérie Funkwerk Pletarc et son patron Smail DJaafar Mohamed Réda, principal accusé dans cette affaire, a obtenu des privilèges injustifiés alors que ses offres étaient plus élevées que celles des autres soumissionnaires, selon l’arrêt de renvoi de l’affaire, rapporte l’APS.
Les investigations ont également révélé que Mohamed Méziane avec la complicité du responsable des activités »amont » Belkacem Boumédiene a mis au point un plan pour subdiviser le projet de télésurveillance électronique de Sonatrach en 4 parties afin d’attribuer 3 marchés au groupe allemand.
Le groupe Sonatrach, selon toujours l’arrêt de renvoi, a conclu un marché douteux avec Saipem Algeria (Italie) pour la réalisation du gazoduc liant l’Algérie à l’Italie ( Sardaigne). L’enquête a révélé qu’un des fils de Mohamed Meziane travaillait comme conseiller, depuis 2006, auprès de l’ex-directeur de Saipem Contracting Algérie, Tullio Orsi.
Ce dernier est poursuivi par le parquet de Milan dans le cadre d’une affaire de corruption impliquant le groupe pétrolier italien ENI dont Saipem est une filiale, pour l’octroi de marchés pétroliers en Algérie.