Comme d’autres anciens hauts responsables du temps de Bouteflika, la justice a rattrapé l’ex-ministre des Travaux public, Abdelkader Kadi, mais aussi des membres de sa famille, pour leur implication dans une affaire de corruption, liée aux transferts illicites de devises et aux biens mal acquis.
D’après les informations rapportées par le média arabophone Echourouk Online, le procureur de la République près le pôle pénal économique et financier du tribunal de Sidi M’hamed (Alger) a requis, mercredi dernier, une peine de seize (16) ans de prison ferme assortie d’une amende de trois (3) millions de dinars contre l’ancien ministre des Travaux publics, Abdelkader Kadi, pour son implication dans des affaires de corruption alors qu’il occupait le poste de wali de la wilaya d’Ain Defla.
En effet, la justice poursuit Kadi, mais aussi son épouse, son fils, sa belle-fille et son beau-frère (le frère de son épouse) pour des chefs d’accusation liés à la corruption. Notamment « blanchiment d’argent, enrichissement illicite, déclarations mensongères de propriétés, dissimulation des revenus issus de crimes de corruption, violation de la législation et de la réglementation relatives aux échanges et aux mouvements de capitaux depuis et vers l’étranger ».
Ainsi, le procureur de la République près le même tribunal a aussi requis des peines de sept (7) ans de prison ferme et des amendes de trois (3) millions de dinars contre les quatre autres accusés, soit les membres de la famille de l’ancien ministre Abdelkader Kadi.
Affaire de l’ex-ministre Kadi : la justice dévoile la valeur des biens mal acquis
Dans le cadre de cette affaire de corruption, les enquêteurs ont découvert que les mis en cause possédaient de luxueuses propriétés immobilières en France, et ce, sans déclarer leur source. Outre les biens immobiliers mal acquis, l’ancien ministre Kadi avait reçu d’importantes sommes sur son compte bancaire au nom de sociétés étrangères, française et émiratie, sans aucune justification.
D’ailleurs, lors du procès, le procureur de la République près le pôle pénal économique et financier du tribunal de Sidi M’hamed (Alger) a dévoilé que les accusés possédaient trois appartements à Paris, mais aussi, des biens immobiliers luxueux à Alger et à Oran ainsi que des fermes à Ain Defla.
S’agissant des transferts illicites d’argent, l’enquête a mis la lumière sur des transferts en France vers les comptes privés de Kadi et de son épouse, dont la valeur totale s’élève à plus de 120 milles euros. Quant à leurs sources, le procureur de la République a pointé du doigt l’incapacité des accusés à justifier ces sommes et leur refus de déclarer ces biens.
Abdelkader Kadi impliqué dans d’autres affaires de corruption
Pour rappel, Abdelkader Kadi avait occupé plusieurs postes de responsabilité, notamment celui de wali d’Ain Defla entre 2004 et 2010, wali de Relizane entre 2010 et 2014, ministre des Travaux publics entre 2014 et 2015 et ministre de l’Agriculture en 2015 avant de prendre ses fonctions à la tête de la wilaya de Tipaza entre 2015 et 2016.
En 2020, la justice l’a condamné à une peine de dix (10) ans de prison pour « détournement de foncier agricole et trafic d’influence ». Toutefois, sa peine a été réduite à trois (3) ans de prison en avril 2022. Dans le cadre du procès de l’homme d’affaires Ali Haddad, le nom de Kadi ressort tout comme celui de Ammar Ghoul, en leur qualité d’anciens ministres des Travuax publics. D’ailleurs, cette affaire concerne le projet de réalisation d’un tronçon autoroutier au niveau de la wilaya de Ain Defla. Accusé de « dilapidation de deniers publics, de corruption et d’attribution d’indus avantages », Abdelkader Kadi a écopé une peine de quatre (4) ans de prison ferme assortie d’une amende de 200.000 dinars.