Les 5es Journées cinématographiques d’Alger (JCA), organisées par l’association “À nous les écrans”, se sont ouvertes samedi à la salle El-Mougar sur le long-métrage de fiction Loin des hommes du réalisateur français David Oelhoffen. Cette œuvre de 110 minutes, réalisée en 2013 d’après la nouvelle L’Hôte du recueil L’Exil et le Royaume d’Albert Camus (1957), a obtenu de nombreux prix, notamment aux Festivals internationaux du film de Venise et de la Réunion.
Projeté en présence du réalisateur, du producteur Marc du Pontavice et de l’acteur algérien Réda Kateb, ce film, qui restitue les questionnements existentiels dont est traversée l’œuvre camusienne, porte à l’écran la fuite “loin des hommes” d’un instituteur pied-noir d’origine andalouse et d’un paysan pauvre de l’Atlas, poursuivi par la vendetta des siens.
Pour soustraire ses jeunes frères à l’obligation de le venger, le paysan (Réda Kateb) a fait le choix de se rendre à la justice française.
Pour lui éviter une exécution sommaire, l’instituteur
(Viggo Mortensen) qui s’avèrera être un ex-commandant de la campagne d’Italie, revenu de tout, le pousse à refuser la fatalité et à trouver une issue heureuse à son dilemme cornélien. Les décors somptueux de l’Atlas marocain, l’interprétation subtile des comédiens habillent cette approche du contexte historique du 1er Novembre 1954 d’une épaisseur humaine des plus complexes.
Le film d’ouverture des 5es Journées cinématographiques d’Alger a visiblement ému le public qui aura à découvrir les 33 œuvres également programmées à cette manifestation traditionnellement consacrée au court métrage et au documentaire. Les thèmes politiques, artistiques et sociétaux y sont à l’honneur tant dans la section documentaire que dans celle du court métrage.
Ainsi, le président Houari Boumediene, le plasticien Denis Martinez et le chanteur Dahmane El-Harrachi sont-ils sujets de documentaires. Concernant les courts métrages, un panorama du court métrage arabe est programmé avec une majorité de films à thèmes politiques. Comme de coutume, la manifestation organise également un concours du meilleur scénario.
L’édition précédente des JCA, avait consacré Les Jours d’avant, de Karim Moussaoui, meilleur court métrage de fiction. Le Retour de Montluc de Mohamed Zaoui y avait été déclaré meilleur documentaire, alors qu’Anis Djaâd (pour Écran noir) et Dalal Ziour (pour Takassit) y avaient remporté les prix des meilleurs scénarios.
APS