Annoncé initialement comme «annulée» puis «reportée», la 16e édition du festival de la chanson amazighe organisé annuellement à la même période du mois d’août est finalement maintenue.
A l’initiative du Comité culturel de la commune de Béjaïa (CCCB) sous l’égide de la mairie de Béjaïa, le coup d’envoi de la manifestation artistique est attendu pour ce samedi 11 août au stade scolaire de la ville.
Cet événement culturel qui est dédié chaque année à une figure de la chanson amazighe rend hommage à deux artistes de la région, à savoir Boudjemaa Agraw et le défunt Abdelkader Bouhi, décédé il y a quelques années.
Programmée sur cinq jours, du 11 au 15 août courant, cette manifestation artistique enregistre la présence d’une pléiade de stars de la chanson kabyle à l’instar de Ali Takfarinas ou encore Mohamed Allaoua, Tagraw, Mourad Guerbas etc. au grand bonheur du nombreux public béjaoui et de tous les estivants qui ont choisi cette région de la Basse-Kabylie pour leurs journées de détente.
A une question du Soir d’Algérie sur le véritable cafouillage observé ces derniers jours autour de l’organisation du festival annoncée une première fois comme «annulée» avant de parler de «report» suscitant une vive réaction et indignation du mouvement associatif en général et du milieu artistique local en particulier, Youcef Kadri, vice-président de l’APC de Béjaïa et président du CCCB, lors d’un point de presse, en présence des membres de son comité, Aïssat Ikhlef, Nadir Zeroual et Assef Karima, a expliqué en substance qu’il s’agissait «juste d’une rumeur». «Le P/APC était sous pression, il a parlé d’un éventuel report mais au comité tout était prêt, on n’attendait que le signal du président pour le coup d’envoi du festival. Cela étant, ces rumeurs ont sondé l’opinion local sur l’attachement des Béjaouis à la tenue de l’événement. Le mouvement associatif s’est massivement mobilisé pour permettre l’organisation de la manifestatation avec la précieuse contribution de l’Onda», a répondu le président du CCCB, Youcef Kadri.
A une autre question du Soir d’Algérie sur la nature des pressions et si elles provenaient du milieu salafiste comme c’est le cas dans certaines villes du pays, le premier responsable du CCCB a répliqué qu’il parlait tout au contraire de «pression du mouvement associatif, des personnalités du monde de la culture pour le maintien et la tenue de l’événement et non d’une quelconque pression des islamistes pour son annulation», a-t-il souligné.
Pour les prochaines éditions du festival de la chanson amazighe, le nouveau comité culturel de la commune de Béjaïa installé au lendemain de la nouvelle Assemblée populaire communale de novembre dernier, Youcef Kadri a indiqué que «la nouvelle équipe dirigeante ambitionne à une autonomie financière pour ne pas utiliser l’argent du contribuable», a-t-il signalé tout en annonçant que des démarches sont en cours au niveau du ministère de la Culture pour l’institution du festival au même titre que toutes les autres manifestations du même genre à l’échelle nationale.
La fausse note de cette nouvelle édition reste, néanmoins, l’absence de toute compétition artistique comme ce fut le cas pour les précédentes manifestations similaires où un concours récompensait à la fin de l’événement les trois meilleurs chanteurs.
Cette 16e édition du festival de la chanson amazighe qui verra défiler une pléiade de stars de la chanson constituera une belle opportunité toutefois pour de nombreuses étoiles montantes de la chanson ayant émergé lors des précédentes manifestations ou encore Alhan Oua Chabab à l’instar de Ouali Arezki, Ghiles Terki, Nawfel etc. Il convient de rappeler que la première édition du festival de la chanson amazighe a été lancée en 1990 avec l’avènement de l’ouverture démocratique dans le pays.
Pour le programme, la journée du 11 août à partir de 22h sera animée par la vedette de la musique Yal Takfarinas alors que la dernière journée du 15 du même mois sera clôturée par une icône de la chanson kabyle Mohamed Allaoua au stade scolaire. L’entrée aux différentes soirées artistiques programmées sur une scène de la nouvelle génération est gratuite, selon les organisateurs.
A. Kersani