L’invasion de la Russie en Ukraine a eu des retombées économiques mondiales, et beaucoup de matières ont vu leur prix flamber dont le gaz. Les pays ont été confrontés depuis peu à une augmentation du coût spectaculaire due aux incertitudes vis-à-vis du conflit actuel et aux inquiétudes quant à l’approvisionnement en gaz naturel pour le continent et ce malgré le fait que la société russe Gazprom ait confirmé continuer à fournir l’Europe le plus normalement possible.
Après avoir atteint des sommets la semaine passé, atteignant les 3900 dollars le millier de mètres cubes, le prix est redescendu sous la barre des 1400 dollars, rassurant les différents pays malgré les fluctuations et la volatilité des prix compte tenu de la situation très instable.
Les prix des contrats sur le gaz pour le mois d’Avril 2022, ont aussi baissé de 7,4% en cotation atteignant ainsi les 1384,6 dollars par millier de mètres cubes.
L’Europe veut réduire ses importations de gaz russe
La Russie dispose de la première réserve mondiale prouvée de gaz ; elle est également le premier exportateur de gaz au monde. Afin d’assurer ses arrières, l’Union européenne songe à diminuer ses importations russes de deux tiers d’ici la fin de l’année 2022. Selon Kadri Simson, la commissaire chargée de l’énergie « L’Europe dispose de quantités suffisantes de gaz pour les dernières semaines de la saison hivernale , mais doit réapprovisionner ses réserves de toute urgence pour l’année prochaine ».
C’est dans ce contexte que le mardi 8 mars, l’UE a présenté une esquisse de plan, proposant d’augmenter les quantités de production et d’importations de biométhane et d’hydrogène, mais suggère aussi de diminuer plus globalement la consommation des combustibles dans les habitations mais aussi dans l’industrie.
La guerre menée en Ukraine, n’a fait que confirmer aux pays européens l’urgence d’être plus indépendants quant aux énergies fossiles utilisées vis-à-vis de la Russie mais incite aussi a la transition vers une énergie dite plus propre. D’ailleurs, le 1er mars 2022, Ursula von der Leyen la présidente de la Commission européenne s’est exprimée fermement sur le sujet en affirmant : « Nous ne pouvons tout simplement pas dépendre à ce point d’un fournisseur qui nous menace ouvertement ».
L’Algérie une alternative envisageable ?
Agence internationale de l’énergie avait proposé à commission européenne le 3 mars 2022 un plan d’action à la Commission européenne dans le but de réduire les importations de gaz venant de la Russie. Parmi les différents points soumis, l’Algérie a été évoquée comme étant un pays à fort potentiel, pouvant apporter un substitut en cas de futurs problèmes en approvisionnement.
Effectivement, l’Algérie est le 10ème producteur mondial de gaz, et le quatrième exportateur de gaz naturel liquéfié (GNL) vers l’Europe en fournissant déjà 11% du gaz utilisé en Europe.
L’Italie avait relevé cette possibilité lors d’une rencontre du ministre italien des affaires étrangères, Luigi Di Maio, du PDG du groupe énergétique italien ENI, du président Abdelmadjid Tebboune, des ministres algériens des affaires étrangères et de l’énergie ainsi que le président de la Sonatrach à Alger le lundi 28 février 2022.
Le pays est d’ailleurs dans une optique d’expansion vis-à-vis de ce secteur d’activité sachant que la compagnie pétrolière algérienne avait évoqué au début de l’année 2022 vouloir investir 40 milliards de dollars entre 2022 et 2026 dans l’exploration, la production et le raffinage du gaz.