Une policière municipale est en état de mort cérébrale et sept autres personnes ont été blessées lors de deux fusillades avec une même équipe de malfaiteurs jeudi dans le Val-de-Marne, près de Paris.
Les auteurs des coups de feu, en fuite, sont probablement membres « d’un réseau du crime organisé », a déclaré le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, qui s’est rendu sur place à Villiers-sur-Marne.
« Sans doute, compte tenu des explosifs qui ont été récupérés dans le véhicule, se préparaient-ils soit à attaquer un fourgon blindé, soit un établissement bancaire », a-t-il dit sur i>Télé.
Cinq malfaiteurs encagoulés étaient toujours recherchés dans la journée dans la région parisienne.
La jeune femme grièvement blessée à la tête, membre de la police municipale de Villiers-sur-Marne, a été hospitalisée en état de mort cérébrale, dit-on au commissariat de Créteil.
Sept autres personnes ont été blessées par des coups de feu ou des éclats de verre, dont deux grièvement.
Une automobiliste, touchée au poumon droit, a été hospitalisée à La Pitié-Salpêtrière, à Paris. « Son état est grave mais le pronostic vital n’est pas engagé », a-t-on déclaré.
Un policier municipal est par ailleurs touché à l’épaule. Un chauffeur de poids lourd, une autre conductrice et un policier sont également légèrement blessés.
« Ils sont tombés sur des fous furieux, des voyous. Il va falloir des mesures exceptionnelles parce que ça ne peut plus durer », a déclaré sur RTL Frédéric Foncel, vice-président du syndicat national des policiers municipaux (SNPM).
« Les cinq malfaiteurs ont utilisé des armes d’épaule, ont fait feu tous azimuts », a confirmé à Reuters Laurent Martin de Frémont, du syndicat SGP-Unité Police.
Brice Hortefeux a assuré aux journalistes que « les criminels ne resteront pas impunis » et que tout serait mis en oeuvre pour retrouver les auteurs de la fusillade.
La course-poursuite avait débuté près de Créteil, où une patrouille du commissariat de Villeneuve-Saint-George avait décidé de contrôler un fourgon portant des impacts de balles et faussement immatriculé.
Ses occupants leur ayant tiré dessus, les policiers ont lancé une alarme générale et une course-poursuite s’est engagée d’abord sur l’A86, puis sur l’A4.
La principale fusillade a éclaté vers 09h30 à la sortie de l’A4 à Villers-sur-Marne, où une patrouille de la police municipale s’est jointe aux policiers nationaux.
Les malfaiteurs, qui disposaient d’armes automatiques, sont parvenus à s’enfuir après avoir touché la policière municipale, l’un de ses collègues et plusieurs automobilistes.
Ils ont laissé sur place leur fourgon, qui a brûlé, et ont ensuite dérobé successivement deux véhicules, une Peugeot 206 retrouvée à Champs-sur-Marne, et une Mercedes, découverte à Noisy-le-Grand, avant d’échapper aux forces de l’ordre, a-t-on rapporté de source proche de l’enquête.
Dans le fourgon, les enquêteurs ont retrouvé des chargeurs d’armes automatiques et des explosifs.
Huit impacts de balle ont été relevés sur le véhicule de police tandis que les policiers ont tiré à 11 reprises, selon Laurent Martin de Frémont.
« Quand on pense qu’il y a des maires qui osent faire sortir les policiers municipaux sans armes, c’est une mise en danger de la vie d’autrui », a dit pour sa part Frédéric Foncel, le vice-président du SNPM. « On fait le même boulot que les policiers nationaux, c’est dangereux d’être dans la rue ».
Par ailleurs, un bureau de change du XVIIe arrondissement de Paris a été attaqué dans la matinée par quatre malfaiteurs, vers 09h40.
Service France, édité par Yves Clarisse