Si les chiffres annoncés quotidiennement confirment la décrue de l’épidémie du coronavirus, l’Algérie est loin d’être à l’abri d’une 4e vague épidémique. Il s’agit d’une période de calme avant la tempête, alertent les spécialistes.
Pour le chercheur en virologie, le Dr Mohamed Melhag, « la situation épidémiologique actuelle est stable », mais « avec une petite tendance vers une recrudescence ces derniers jours ». Or, il estime que malgré la décrue, le Covid-19 reste toujours dangereux.
Dans une analyse de la situation épidémiologique actuelle, livrée au quotidien Liberté, le spécialiste en virologie énumère les indicateurs d’une 4e vague de l’épidémie. En premier lieu, il note qu’avec 100 cas quotidiens, « le virus est toujours présent ».
Autre indicateur ; « chaque jour, nous enregistrons pas moins de trois à quatre décès et dix à une vingtaine de cas en soins intensifs », ajoute l’interlocuteur. En outre, il cite également la présence du variant Delta qui constitue « un critère de dangerosité : le variant Delta est toujours présent en Algérie ».
Le virologue cite également la réticence des citoyens à la vaccination et la décroissance de la courbe de vaccination, comme un autre critère d’évaluation. Ajouter à cela, Dr Melhag énumère une série de facteurs scientifiques permettant de prédire une éventuelle quatrième vague.
Les indicateurs internationaux et à l’intérieur du pays
Il s’agit « des indicateurs internationaux dont la recrudescence du virus dans les pays d’Europe de l’Est et d’Europe occidentale, en Angleterre, en Russie, ainsi qu’en Chine, où les autorités appellent la population à stocker les denrées alimentaires et à fermer certaines villes ».
« Dans les pays arabes également, on assiste à un rebond de la pandémie », a-t-il également souligné. En revanche, le spécialiste note plusieurs facteurs en Algérie, « dont l’état de relâchement général, qu’on enregistre ces derniers jours ».
Ce relâchement « coïncide avec l’organisation de la campagne électorale ». Il ajoute dans le même sillage que « le port du masque est aujourd’hui abandonné ».
Le deuxième facteur de risque, selon le même intervenant, « est le faible taux de vaccination qui tourne autour de 24% d’Algériens vaccinés avec les deux doses, alors que pour atteindre l’immunité collective, il faut vacciner au moins 70% de la population ».
Ainsi, le chercheur en virologie explique qu’avec « les facteurs précités réunis, on peut prévoir une quatrième vague très violente ».