La décrue des contaminations au coronavirus et la stabilité de la situation épidémiologique en Algérie peut-elle sous-entendre une immunité collective ? De toute manière, l’hypothèse est de plus en plus évoquée.
Depuis plusieurs semaines, les bilans quotidiens de suivi de l’évolution de l’épidémie en Algérie affichent de moins en moins de contaminations, de décès et de cas en soins intensifs. Cette situation jugée stable intervient pourtant avec l’avènement de plusieurs cas de nouveaux variants du coronavirus, notamment le Britannique et le Nigérian.
Plusieurs spécialistes avaient évoqué, en vue de cette situation de stabilité, une éventuelle immunité collective. Cependant, si certains se montrent plutôt plus au moins sûrs, d’autres préconisent une étude scientifique approfondie et sérieuse pour se prononcer.
Au cours de la semaine dernière, le Dr Bekkat Berkani a déclaré que « sur le plan épidémiologique, nous devrions savoir le comment du pourquoi nous sommes arrivés à ces chiffres qui sont très bas en matière de cas quotidiens ». Il a appelé, dans ce sens, à une enquête scientifique à même de se prononcer sur l’hypothèse d’une immunité collective.
Pour sa part, me président de la Société nationale d’immunologie, le Pr Kamel Djenouhat estime « qu’il est très probable que le taux d’immunité collective des Algériens ait dépassé 50%, ce qui explique la baisse des cas ».
Ainsi, ces scientifiques estiment que l’augmentation de l’épidémie durant la fin de l’année dernière nous a valu de nous acheminer vers cette immunité collective probable de par la maladie en elle-même. Alors qu’une étude scientifique est fortement recommandée dans ce sens, c’est le ministre de la Santé qui abonde dans ce sens en évoquant l’hypothèse d’une immunité collective.
Benbouzid évoque une « immunité collective de la population »
Dans une déclaration faite hier lundi à la presse, le Pr Abderrahmane Benbouzid s’est en effet, réjoui de la diminution du nombre de cas infectés par le Covid-19, évoquant, à cette occasion, une « immunité collective de la population ».
Même constat chez le responsable de l’Agence nationale pour la sécurité sanitaire, le professeur Kamal Sanhaji, qui a expliqué « qu’il était possible de s’appuyer sur l’immunité collective, de sorte que les personnes infectées par le virus Covid-19 ne soient vaccinées qu’une seule fois ».
Il faut signaler donc qu’une éventuelle immunité collective de la population n’est pas du tout à écarter, du moment que même les autorités sanitaires évoquent une telle supposition. Ceci dit, et à défaut d’une étude scientifique et épidémiologique sérieuse, la supposée immunité collective en Algérie reste toujours dans le domaine du probable. Donc la vigilance reste de mise.
S’agissant de la campagne de vaccination, le ministre de la Santé a indiqué que « le secteur a choisi la prudence » en lançant le processus de vaccination de façon « progressive » pour éviter une rupture du vaccin.
Dans ce même contexte, il a affirmé : « Nous avons signé un contrat d’acquisition d’un million (1 million) de doses du vaccin russe Sputnik. Nous avons déjà réceptionné 50.000 doses puis 30.000 et il reste 920.000 doses à recevoir avant la fin du mois d’avril prochain ».