La situation sanitaire est sinistre en Algérie, la 3e vague de l’épidémie de la COVID-19 est en train de provoquer une véritable « hécatombe » à travers tout le territoire national.
« Nous sommes dans une situation dramatique ». C’est avec ces mots que le professeur Djamel-Eddine Nibouche, Chef de service cardiologie de l’hôpital Nafissa Hamoud, s’est expliqué sur la situation sanitaire en Algérie qui connaît en ce moment de très fortes détériorations avec une 3e vague de nouvelles contaminations et de décès liés aux formes les plus graves de la COVID-19.
Le même interlocuteur qui a déploré dans son commentaire sur la situation sanitaire les récentes « décisions tardives » prises par le gouvernement algérien pour soutenir les hôpitaux publics totalement débordés, « Nos structures actuelles, surtout dans les grandes villes, ne sont pas adaptées pour une prise en charge adéquate du Covid et d’un nombre aussi important de patients qui présentent des problèmes respiratoires.»
La solution !
La solution selon Pr Nibouche passe par la réalisation de nouvelles structures dédiées au Covid-19. « Il faut créer des structures légères spécifiques, adaptées à la prise en charge réelle de la maladie. Ces structures peuvent êtres montées en une quinzaine de jours, clés en main, avec un générateur d’oxygène autonome, elles existent en Chine, aux Etats-Unis et en Europe.»
Le Pr Nibouche insiste : « ces structures légères doivent êtres réalisées très rapidement et ainsi, on libèrera tous les hôpitaux des grandes villes pour pouvoir prendre en charge les autres maladies graves.»
« La politique de gestion de la crise sanitaire n’implique pas uniquement le ministère de la Santé qui fait tout ce qui est dans ses possibilités pour gérer la crise, mais elle implique beaucoup d’autres structures de l’Etat», précise le Pr Nibouche, qui appelle à moderniser les structures de santé. « La gestion de l’oxygène est archaïque parce qu’il n’y a pas de sociétés de prestation de service qui sont des professionnels de l’oxygène. Un directeur d’hôpital n’a pas à gérer l’oxygène, il fait appel à un prestataire de service », explique-t-il. C’est pourquoi, il recommande « de passer au générateur d’oxygène pour garantir l’autonomie des hôpitaux.»
« Maintenant c’est fini, la maladie s’est installée et elle ne va pas disparaitre », interpelle encore le Pr Nibouche. Pour lui, il faut former les médecins généralistes à la prise en charge du Covid-19. « Il doit y avoir une formation spécifique, avec un certificat, pour les médecins généralistes qui doivent être au premier plan dans ces structures dédiées. » Pour désengorger les hôpitaux, le Chef de service appelle également à impliquer le secteur privé : « l’apport des médecins privés est fondamental. Il faut y penser et l’organiser. »