L’épidémie du coronavirus en Algérie et en décrue constante. Rassurés, les citoyens ont tendance à bouder la vaccination, se montrant de plus en plus réticents. Cependant, les spécialistes ne cessent d’alerter contre une éventuelle nouvelle vague qui pourra être désastreuse.
Lancé en début de l’année en cours, puis relancées à maintes reprises, la campagne de vaccination peine toujours à capter l’attention de la population, hormis durant les périodes de forte recrudescence épidémique. C’est ce qui s’est, en effet, passé lors du pic de la 3e vague.
À ce jour, à peine 23,32% de la population ont reçu deux doses. 31,32% de la population n’ont reçu que la première dose, selon les chiffres officiels. D’ailleurs, le ministre de la Santé a déploré, hier, le taux faible des citoyens vaccinés contre le virus.
Interrogé à ce propos par le quotidien Liberté, le membre du Comité scientifique Dr Mohamed Bekkat Berkani pointe carrément l’approche communicative des autorités, malgré les efforts consentis en matière de fourniture des quantités suffisantes des vaccins.
« L’État n’a pas réussi à convaincre la population de se faire vacciner »
« Si l’État a fourni beaucoup d’efforts pour l’acquisition des vaccins et réussi à les produire dans notre pays, il n’a, en revanche, pas réussi à convaincre la population de se faire vacciner », a-t-il constaté.
Le président du Conseil National de l’Ordre des Médecins estime également que l’État n’est même pas parvenu « à rendre ce vaccin obligatoire dans certains segments de la population, comme celle activant dans le secteur de la santé ou de l’éducation ».
Pour étayer ses propos, l’intervenant cite le cas « certains pays, dit démocratiques et très à cheval sur la question de la liberté », qui « ont fait appliquer des lois de contrainte pour vacciner le plus grand nombre de personnes possible ». D’ailleurs, il n’a pas hésité à affirmer que « la liberté de l’individu s’efface devant l’urgence sanitaire, bien évidemment au profit de la collectivité ».
« L’État ne communique pas de manière agressive »
Dans le même sillage, il explique que l’État a « manqué d’audace », notamment concernant les « campagnes de vaccination qui n’étaient pas du tout agressives », et « pas à la hauteur de l’urgence sanitaire ». Ainsi, le résultat est que les Algériens ne veulent pas se faire vacciner.
Pour le docteur, la décrue de l’épidémie du coronavirus ces derniers jours y est également pour quelque chose. « Tout le monde est au courant des chiffres de contamination balancés chaque soir par les médias ». Cette décrue fait « que la majorité pense que l’épidémie de la Covid-19 n’est qu’un mauvais souvenir ».
Ici encore, l’intervenant évoque la faillite de l’État en matière de communication. « L’État a encore failli sur ce plan en ne communiquant pas assez et surtout pas de manière agressive pour convaincre la population du danger ».
Dans le même sens, il cite un autre facteur qui encourage la réticence des citoyens ; il s’agit « des fake-news amplifiées par les réseaux sociaux, présentant le vaccin comme inefficace ou pire, en lui attribuant prétendument des dangers pour la santé ».