Face à la forte propagation du variant Delta du Coronavirus, le gouvernement a décidé hier dimanche 25 juillet 2021, le retour au confinement sanitaire de 20 h 00 à 06 h 00 dans 35 wilayas du pays. Cette mesure sera-t-elle suffisante afin d’endiguer la propagation ?
Pour le président de la Société algérienne d’infectiologie, Dr Mohamed Yousfi, face à la situation épidémiologique actuelle, les nouvelles mesures de confinement ne sont pas assez strictes.
Lors de son intervention ce lundi sur les ondes de la Radio nationale, il affirme « qu’en tant que spécialistes, nous aurions aimé que la plage horaire du confinement soit élargie et que les activités et commerces non essentiels soient inclus ». Selon lui, il faut au moins 3 semaines de confinement pour casser le rythme de contamination.
Dans le même sillage, l’intervenant regrette que « les appels répétés des professionnels de santé à l’adhésion de la population au respect des gestes barrières n’aient pas été entendus », déplorant en même temps « l’absence de contrôle par les pouvoirs publics ».
Pour rappel, trente-cinq (35) wilayas sont concernées, à compter d’aujourd’hui lundi, par la mesure de confinement partiel à domicile de 20 h 00 à 6 h 00, et ce, pendant 10 jours.
Les wilayas concernées sont Adrar, Laghouat, Oum El Bouaghi, Batna, Bejaia, Biskra, Béchar, Blida, Bouira, Tebessa, Tlemcen, Tizi-Ouzou, Alger, Jijel, Sétif, Sidi Bel Abbes, Guelma, Constantine, Mostaganem, M’Sila, Mascara, Ouargla, Oran, El Bayadh, Boumerdes, Tindouf, Tissemsilt, El Oued, Khenchela, Souk Ahras, Tipaza, Naâma, Ain Temouchent, Relizane et Ouled Djellal.
Épuisement physique et moral des professionnels de la santé publique
Concernant la question de la prise en charge des malades du Covid-19, le Dr Yousfi constate l’épuisement physique et moral, induits par « le problème d’oxygène vécu durant cette 3e vague », des professionnels de la santé publique.
Dans ce sens, il lance un appel « au secteur privé, la médecine universitaire, scolaire, du travail ou militaire » pour « venir en aide au secteur public », et un appel aux hautes autorités de l’État à mettre en place un cadre réglementaire qui oblige tous les acteurs à s’impliquer dans la lutte contre cette pandémie.
Revenant sur la forte propagation du variant Delta, l’invité de la Radio souligne qu’il « touche toutes les tranches d’âges ». D’ailleurs, il estime que « c’est pour cela que les stratégies vaccinales changent à travers le monde pour inclure les enfants à partir de 12 ans ». Dans le même sillage, il précise que « qu’il faudra désormais vacciner 90% de la population pour atteindre l’immunité collective ».