Au cœur de la 4e vague de l’épidémie du Coronavirus, l’Algérie connait une recrudescence inquiétante des contaminations. Après les nouvelles mesures décidées, notamment la fermeture des écoles, peut-on envisager des mesures de confinement ?
S’exprimant sur la situation épidémiologique actuelle, le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), Dr Lyès Merabet, constate qu’elle « inquiète par le fait qu’elle est en train d’évoluer, malheureusement, chaque jour, dans le mauvais sens ».
Dans un entretien accordé au quotidien El Moudjahid, le spécialiste de la santé publique ajoute que « la situation se complique davantage avec une pression qui augmente au niveau de nos structures de santé ».
Concernant un éventuel recours aux mesures de confinement pour endiguer la propagation du virus, il estime que « si la situation l’exige, les autorités, conseillées par tous les experts, peuvent recourir à ce genre de dispositions ».
« Un confinement local de 24 heures »
Livrant son avis concernant le recours à cette mesure, le Docteur préconise, « dans le cas où il serait nécessaire de revenir au confinement partiel, de recourir à un confinement de 24 heures à appliquer au niveau des aires géographiques concernées ».
Or, il estime que ce « confinement total, bien qu’il soit difficile à appliquer, serait l’idéal et ne devait nullement dépasser une semaine, voire dix jours au maximum ». Et c’est ce qui constitue, dit-il encore, « le délai d’incubation ».
En revanche, à l’état où en est la situation, il affirme « qu’on n’en est pas encore là », « mais le fait de soumettre aux autorités ce genre de décisions n’est pas à écarter, dans le cas d’une explosion de nombre de cas ».
« Être efficace dans les enquêtes épidémiologiques »
Dans le même sillage, le spécialiste n’a pas manqué de souligner les difficultés d’un recours au confinement général à travers tout le pays. À ce propos, il cite « les répercussions d’ordre économique, social et même psychologique ».
Par conséquent, il plaide plutôt d’aller « vers un confinement local, dans un espace géographique donné ». Selon lui, « cela peut être une citée, une petite localité, plusieurs localités dans une wilaya ou, même, un certain nombre de wilayas du pays ».
Par ailleurs, il insiste sur « l’importance et l’intérêt d’être efficace dans les enquêtes épidémiologiques » et « ensuite, faire une lecture de la situation qui a été recensée ». C’est à partir de là « qu’on soumettra aux autorités les propositions ».