La décrue se poursuit, mais la Covid reste. C’est ainsi que pourrait être résumée l’actualité de la pandémie en Algérie. Au moment où la campagne vaccinale bat de l’aile, le risque d’une quatrième vague hante de plus en plus les esprits, et fait réagir les spécialistes.
Si les uns s’inquiètent à propos le taux d’infection, d’autres, plus pragmatiques, pensent déjà au degré de préparation des infrastructures sanitaires en Algérie. La troisième vague, soudaine et meurtrière, a, rappelons le, mis à nu la fragilité de tout un secteur face à la pandémie, mais surtout permis de voir le caractère imprévisible du virus.
L’Algérie est-elle prête pour une quatrième vague ?
Elle ne peut l’être, semble affirmer le docteur Akhamouk, membre du Comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie de coronavirus.
Il affirme que l’Algérie a surement pu acquérir de l’expérience dans la gestion des contaminés à la covid-19, et que le personnel soignant a surement « atteint une certaine maîtrise ». Akhamouk indique toutefois que « nous ne savons pas à quoi s’attendre dans le cas d’une probable quatrième vague ».
Le Dr Akhamouk affirme notamment que les trois précédentes vagues de la pandémie que l’Algérie a connu ne se ressemblent pas. Selon lui, ce que l’on a connu pendant la troisième vague, «c’était nouveau». Un imprévisible auquel on pourrait encore faire face lors d’une éventuelle 4ᵉ vague.
«Un nouveau variant de ce virus risque de provoquer d’autres problèmes de santé, peut-être des thromboemboliques, et d’engendrer ainsi une pression sur d’autres produits, traitements et soins», affirme le Dr Akhamouk. Il ajoute que la réticence à la vaccination que l’Algérie déplore aujourd’hui, ne risque pas de trop arranger les choses.
Personne n’est prêt pour une 4ᵉ vague
De son côté, le président du Conseil national de l’Ordre des médecins, Dr Mohamed Bekkat Berkani, indique que l’Algérie ne peut pas être prête à affronter une éventuelle 4ᵉ vague, car, tout simplement, personne ne pourrait l’être. Le spécialiste indique toutefois que la vaccination et le respect des mesures de protection peuvent jouer un rôle important dans la lutte contre le risque d’une flambée qui peut s’avérer meurtrière.
Bekkat Berkani affirme que « nous sommes à moins de 20 % de personnes vaccinées. Par conséquent, nous sommes aujourd’hui loin d’atteindre une sub-immunité collective ». Ce constat, intervient au moment de « l’approche de l’hiver, une période des plus fragiles pour la propagation des virus respiratoires », rapportent nos confrères au Soir d’Algérie.
Le président du Conseil des médecins dit espérer que « les autorités ont tiré des leçons du manque d’oxygène enregistré l’été dernier ». Pour lui, l’adoption d’un plan Orsec est primordial. Il indique qu’il faut « répartir les malades sur des lieux qui seront dédiés à la Covid-19, afin de ne pas paralyser les établissements hospitaliers comme il a été le cas auparavant ».