Vers les débuts de la campagne de vaccination contre le Covid-19, l’on se plaignait de l’indisponibilité des vaccins. Une fois fournis en grandes quantités, la campagne de vaccination se retrouve presque à l’arrêt.
Face à ce revirement de situation, de très grandes quantités de vaccins importés et fabriqués localement sont menacés de péremption. Ainsi, l’on a passé, en seulement quelques mois, d’une situation de manque de vaccin à une abondance pour cause du peu d’engouement qu’éprouvent les citoyens quant à la vaccination.
Si l’on se réfère aux derniers chiffres des autorités, pas moins de 13 millions de doses de vaccins contre le coronavirus sont actuellement disponibles. Cela sans parler des quantités attendues dans le cadre du système Covax et les 1,3 million de doses annoncées comme production locale pour ce mois d’octobre.
L’ensemble des spécialistes et responsables au secteur de la santé constatent l’arrêt presque total de la campagne de vaccination. A ce propos, ils redoutent la péremption de très grandes quantités de vaccins stockées. Cela se traduit, inéluctablement par de grandes pertes d’argent.
Selon toujours les chiffres officiels, le nombre d’algériens ayant reçu le vaccin est de 11 millions. Seulement environ 6 millions parmi eux ont reçu les deux doses de vaccins nécessaires pour une protection optimale. Avec ces chiffres en stagnation depuis plusieurs semaines, l’objectif escompté en matière d’immunité collective est loin d’être réalisé.
Les craintes et les propositions d’un spécialiste
Rapporté par le quotidien le Soir d’Algérie, président du Syndicat national des praticiens de santé publique, le Dr Lyes Merabet, rappelle que les vaccins ont tous une date de péremption. Pour le cas de l’AstraZeneca à titre d’exemple, « les dates de péremption sont très proches et limitées au protocole de la durée de vaccination ».
Concernant le vaccin dont dispose l’Algérie en grandes quantités, à savoir le Sinovac, Dr Merabet affirme que la date de péremption peut aller jusqu’à 2023. Or, il préconise d’accélérer la campagne de vaccination, si non « on risque d’être embarrassés par des quantités de vaccins stockées et importées et celles fabriquées localement ».
Redoutant un regain de l’épidémie, à l’image de ce qui se passe ailleurs, le spécialiste note des lacunes dans la campagne de vaccination en Algérie. Selon lui, « l’État a mis des mesures draconiennes et des complications au début du lancement de la vaccination ». Et c’est ce qui a fini « par faire peur à la population.
En outre, il pense que « laisser la vaccination au choix, y compris pour les professionnels de la santé, n’est pas la meilleure solution ». À cet effet, il cite l’exemple l’instauration du pass sanitaire dans plusieurs pays « développés ». Dans ce sillage, il explique qu’il s’agit « de l’épargne avec la vaccination par rapport aux dépenses de prises en charge, car plus on vaccine, moins on aura des complications à prendre en charge ».