Malgré les appels des spécialistes et la multiplication des campagnes de vaccination, une grande majorité des citoyens demeurent méfiants à l’égard des vaccins anti-covid. Une méfiance qui risque de paralyser certaines activités et entraver le retour à la vie normale. Le pire, c’est que parmi les récalcitrants se trouvent des citoyens travaillant dans le secteur sanitaire.
Il s’agit évidemment du personnel de la santé, le plus exposé au risque de contamination et qui représente de ce fait un vecteur de transmission par excellence. Cependant, une précision s’impose. Le personnel de la santé regroupe le corps médical, le corps paramédical, le personnel administratif, les sages-femmes, les ambulanciers et autres. Ils sont nombreux à être exposé au risque de contracter le maudit virus et beaucoup d’entre eux refusent de se faire vacciner.
Dr Mohamed Bekkat Berkani, président du Conseil national de l’Ordre des médecins, a indiqué « que jusqu’à présent, il n’y pas encore de statistiques sur le nombre de vaccinés parmi tous ces corps ». Le spécialiste n’a pas manqué de préciser qu' »il y a toujours des récalcitrants par rapport à la vaccination, comme dans tous les autres secteurs ».
Opter pour l’obligation ou la sensibilisation ?
Tout d’abords, Dr Bekkat Berkani explique que la vaccination n’est plus un acte de prévention, mais plutôt un acte de défense et de protection. « Sur le plan de l’urgence sanitaire imposé par la pandémie de Covid-19, il faut prendre en considération que nous ne sommes pas face à un acte de prévention, mais à un acte de défense et de la personne récalcitrante elle-même et des autres ».
Le spécialiste estime que l’obligation est la seule solution pour imposer la vaccination au personnel de santé qui travaille dans des enceintes sanitaires et peut transmettre le virus aux autres (famille et entourage). Il faut « qu’il y ait obligation administrative » a-t-il précisé, tout en proposant d’appliquer « des mesures de suspension administrative » aux récalcitrants.
Contrairement à ce dernier, Pr Réda Djidjik, chef de service du laboratoire d’immunologie au Centre hospitalo-universitaire (CHU) de Béni Messous, suggère d’intensifier la sensibilisation auprès des effectifs du secteur. D’autant plus que « les personnes décédées parmi le personnel de la santé, et notamment dans le corps médical, durant la troisième vague de la pandémie n’étaient pas vaccinées ».
Ce constat peut être d’ailleurs un bon argument et une preuve probante capable de convaincre le personnel du secteur sanitaire de l’efficacité du vaccin anti-covid. Pr Réda Djidjik s’oppose complètement à l’obligation vaccinale, en considérant que la vaccination » doit être, surtout dans la Covid-19, un acte volontaire ».
Selon lui, opter pour l’obligation vaccinale peut engendre des répercussions négatives et désorganiser le secteur. Le professeur estime qu’il faudrait miser sur la sensibilisation, car les gens ont besoin d’être rassuré, persuadé et convaincu d’autant plus que cette réticence est le résultat des campagnes anti-vaccins menées surtout sur les réseaux sociaux. De ce fait, il suffit de « casser les tabous et les croyances » et aller dans la grande sensibilisation.
Concernant la vaccination du corps médical, Pr Réda Djidjik confie que 90% sont vaccinés tout en précisant que ce taux est plus élevé chez pour les médecins du secteur privées qui sont plus exposés au danger. « C’est antinomique qu’un médecin ne croit pas au vaccin », a-t-il conclu. Enfin, aucune statistique n’a été révélé concernant la vaccination de l’ensemble du personnel de la santé.