Le paysage de la lutte contre la Covid-19 évolue une fois de plus, avec l’émergence du variant EG.5, également appelé « Eris ». Découvrez les caractéristiques de ce nouveau variant, son impact sur la propagation du virus, ainsi que les défis qu’il pose à la stratégie de lutte contre la pandémie.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a placé le variant EG.5, ou « Eris », sur sa liste de variants à surveiller depuis la mi-juillet. Cette souche, qui se répand rapidement en France, est désormais la plus répandue dans l’Hexagone. Selon les données de Gisaid, une base de référence pour le suivi de la Covid-19, EG.5 est présente dans près de 35% des virus séquencés en France, dépassant ainsi les autres variants en termes de prévalence.
La prédominance d’EG.5 soulève des préoccupations quant à son impact sur la résurgence récente des cas de Covid-19 en France. Cependant, il convient de noter que les chiffres doivent être interprétés avec prudence en raison des biais d’échantillonnage. Mircea Sofonea, maître de conférences à l’université de Montpellier, souligne que les données françaises s’alignent avec les tendances observées dans d’autres pays, tels que le Royaume-Uni et les États-Unis, où le variant gagne également du terrain.
EG.5 appartient à la lignée XBB du groupe Omicron, avec la sous-lignée XBB.1.9, qui a subi deux mutations successives. Ces mutations confèrent au variant une meilleure transmissibilité et une capacité d’échappement immunitaire accrue. En d’autres termes, le variant est plus apte à échapper aux défenses immunitaires naturelles et vaccinales, ce qui pourrait réduire l’efficacité des vaccins actuels contre cette souche.
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Impact sur l’efficacité des vaccins
La résistance accrue aux anticorps confère à EG.5 un avantage en termes de transmission, mais cela soulève également des inquiétudes quant à l’efficacité des vaccins. L’universitaire Mircea Sofonea souligne que le vaccin devient moins efficace contre ce variant en raison de sa mutation. Bien que la transmissibilité ait augmenté, aucune donnée ne permet de conclure sur une éventuelle augmentation de la virulence du virus.
Plusieurs facteurs contribuent à la propagation rapide d’EG.5. Outre l’échappement immunitaire et le gain de contagiosité, le déclin immunitaire naturel de la population joue également un rôle clé. Les Français perdent progressivement l’efficacité de leurs vaccins et de leurs immunités précédentes, ce qui les rend plus vulnérables à l’infection. Cette combinaison de facteurs crée un contexte favorable à la reprise épidémique.
Les spécialistes se tournent maintenant vers les prochains mois, en particulier la rentrée et l’hiver. Le professeur Philippe Amouyel souligne l’importance de prévoir une baisse du taux d’immunité combinée à des conditions météorologiques plus favorables au virus. La surveillance constante de l’évolution de la situation épidémique est essentielle pour adapter efficacement les stratégies de lutte contre la Covid-19.