Le marché de l’emploi en Algérie connait une pression qui s’est répercutée sur le taux de chômage qui a connu une hausse selon les dernières statistiques de l’Office national des statistiques (ONS). Sur 994 735 demandes d’emploi déposées par des chômeurs au niveau des antennes de l’Agence nationale de l’emploi (Anem), entre le 1er janvier et le 31 août, seules 294 735 ont eu une réponse favorable.
Autrement dit, 32% seulement des demandeurs d’emploi dans le pays ont pu décrocher un poste de travail au cours des huit premiers mois de l’année en cours, a fait savoir, hier, le directeur général de l’Anem, M. Tahar Chaâlal, au selon de l’emploi qu’organise l’université Abderhmane Mira de Béjaïa.
« Sur notre plateforme web Wassit, nous avons enregistré 994 735 demandes d’emploi entre le 1er janvier et le 31 août dernier. Nous avons pu placer 294 735 demandeurs dans les deux secteurs public et privé », a-t-il indiqué. 76% des demandeurs placés sont des hommes. « Les femmes algériennes sans emploi ne sont pas toutes demandeuses d’emploi. La majorité absolue des demandeurs d’emploi qui passe par les antennes de l’Anem sont des hommes, une disparité qui s’est répercutée sur le taux de placements dans le monde de travail où 76% sont des hommes contre 23% pour les femmes », a-t-il détaillé. Pour lui, cette disparité n’est pas spécifique à l’Algérie. « Cette tendance est mondiale. Dans tous les pays du monde, on trouve ce décalage entre les hommes et les femmes », a-t-il précisé. Détaillant davantage ses chiffes, l’orateur a affirmé que 23% des demandeurs d’emplois placés dans le monde du travail sont issus de l’université. « 23% des 294 735 personnes placées dans le monde de travail ont un diplôme universitaire.
Les universitaires sont la catégorie la plus touchée par les placements », a-t-il noté. Pour les diplômés des Centres de formation professionnelle, ils représentent 15% des placements. Le reste des placements concerne les sans diplômes qui continuent de représenter une proportion importante dans les demandeurs d’emploi en Algérie. « 50% des demandeurs d’emploi qui passent par l’Anem n’ont aucune qualification », a-t-il fait remarquer. Le secteur privé occupe la part du lion dans les placements. Il représente 77% des placements contre 15% seulement pour le secteur public.
La faiblesse des chiffres relatifs au secteur public s’explique par l’effet de la crise économique qui frappe le pays depuis le début de la chute des revenus des hydrocarbures en 2014.
L’Etat a pratiquement arrêté de créer des entreprises publiques ces deux dernières années. A cela s’ajoute la crise profonde qui frappe une bonne partie pour ne pas dire la majorité des entreprises publiques. On peut citer dans ce cadre, la SNVI, le complexe El Hadjar, Cosider, Eriad Sétif et autres. Toutes ces entreprises payent leurs salariés grâce à l’aide directe de l’Etat. Cette situation, d’après les participants à cette rencontre, est un handicap pour la création d’emplois.
Pour eux, la première démarche que doit entreprendre le demandeur d’emploi est de suivre une formation dans un domaine précis. Avec un diplôme ou une qualification en main, le demandeur d’emploi aura plus de chance de décrocher un poste d’emploi. Le diplôme facilite aussi la tâche aux responsables des organismes publics d’aide à l’emploi pour faire leur travail, estiment les intervenants. Ces derniers soulignent également la nécessité d’encourager la création d’entreprises ou de micro entreprises par les diplômés des universités ou des écoles universitaires.
« La tendance générale chez les diplômés universitaires algériens, notamment les femmes, est de trouver un emploi pas loin de la maison et de préférence dans le secteur public », a fait remarquer Rolond Sarton, représentant du Bureau international du travail (BIT). Pour changer cette donne, le BIT propose aux responsables universitaires algériens d’intégrer un modèle de formation sur l’entrepreneurait-il pour tous les étudiants quelle que soit leur formation.