Création du mouvement Islamique de l’Azawad,Ansar Dine vidé de sa substance

Création du mouvement Islamique de l’Azawad,Ansar Dine vidé de sa substance

Un groupe de notables de la région de Kidal a décidé de quitter, mercredi, les rangs d’Ansar Dine pour créer le Mouvement islamique de l’Azawad. Un coup dur pour Lyad Ag Ghali qui risque de se retrouver très vite en manque d’effectif.

En s’alliant à Al Qaïda au Maghreb islamique et au Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest, Lyad Ag Ghali a finalement conduit Ansar Dine à sa perte. Mercredi, plusieurs dirigeants ont décidé de faire scission et de créer leur propre organisation : le Mouvement islamique de l’Azawad. Dans un communiqué officiel, le MIA «de la manière la plus solennelle (…) condamne et rejette toute forme d’extrémisme et de terrorisme et s’engage à les combattre». Une décision qui devrait changer le rapport de force sur le terrain, l’essentiel des troupes d’Ansar Dine étant formé de combattants touareg de la région de Kidal et de Ménaka. Lyad Ag Ghali avait en fait profité de l’aura des notables de la tribu des Ifoghas pour former ses unités combattantes. Il s’avère que ce sont ces mêmes notables qui ont décidé de créer le MIA. Leur leader n’est autre que Al Ghabbas Ag Intalla, ancien député et fils de Intalla Ag Attaher, amenokalan des Ifoghas. Ansar Dine perd donc la légitimité séculaire qui faisait sa force. En plus du rejet et de la lutte contre le terrorisme, la nouvelle organisation devrait consacrer ses efforts sur les questions d’ordre politique liées au devenir des populations de l’Azawad. Au même titre d’ailleurs que le Mouvement national de libération de l’Azawad. A la différence que le MIA a souhaité garder son étiquette «islamique» pour marquer sa différence avec l’approche laïque du MNLA. Reste à savoir quelle sera la réaction d’Aqmi et du Mujao face à la situation délicate dans laquelle se retrouve leur allié local. Les deux organisations terroristes avaient misé sur Ansar Dine pour assurer leur soutien dans certaines parties des territoires de l’Azwad. Une défaillance qui devrait profiter à la coalition conduite par les troupes françaises.

T. H.