Crédit immobilier à taux bonifié Les promoteurs, une fiction ?

Crédit immobilier à taux bonifié Les promoteurs, une fiction ?

Comment obtenir un crédit immobilier à taux bonifié pour l’acquisition d’un logement ? En principe, c’est simple, il faut se présenter à une agence CNEP-Banque pour y obtenir les renseignements nécessaires. Un agent effectivement nous reçoit à la succursale de Didouche-Mourad à Alger. Il nous explique que le prêt auquel nous avons droit est déterminé en fonction de l’âge et du salaire.

Après qu’il ait eu les renseignements nous concernant, l’agent nous explique que la CNEP-Banque peut nous consentir un prêt de 1.530.000 DA pour l’acquisition d’un logement auprès d’un particulier et 2. 200.000 DA auprès d’un promoteur. Le premier crédit est remboursable sur 22 ans à raison de 120.000 DA/mois pour un taux de 6,5 %, tandis que le second est remboursable sur 22 ans à raison de 12.000 DA/mois avec un taux de 1%.

Si la personne qui veut contracter un crédit cumule son salaire et celui par exemple de son conjoint, elle peut se voir augmenter le montant du prêt. Le prêt n’est accordé, en cas d’achat d’un logement auprès d’un promoteur, que si celui-ci explique-t-on délivre un contrat de vente sur plan notarié.

Mais ce n’est pas fini, la CNEP-Banque n’accorde de prêt qu’aux seuls promoteurs adhérents au FGCMPI (Fonds de garantie et de caution mutuelle de la promotion immobilière) un organisme public sous tutelle du ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme. Cette disposition a été instaurée après que des cas d’arnaque ont été signalés au niveau de la promotion immobilière un peu partout dans le pays.

Celui ou celle qui a obtenu le prêt doit être bien sûr en mesure de fournir un apport personnel couvrant la différence entre le coût du logement et le prêt bancaire qui lui a été octroyé. Pour ceux qui n’arrivent pas à financer leur logement en raison de la faiblesse de leur salaire, la Caisse nationale du logement (CNL) peut leur octroyer un don de 700.000 DA pour l’achat d’un logement LSP (Logement social participatif) à condition de justifier d’un revenu (du ménage) ne dépassant pas six (06) fois le Salaire national minimum garanti (SNMG).

L’agent nous explique que la CNEPBanque est disposée à étudier notre dossier pour peu que nous lui présentions l’accord d’un promoteur. Anotre question de savoir si la CNEP-Banque peut fournir des adresses de promoteurs, on se voit rétorquer un «c’est vous qui devait le chercher». Nous voilà faisant le tour des agences immobilières. Partout où nous sommes passés, on s’est montré embarrassé. «On n’a pas d’informations sur les promoteurs» nous diton.

Quelques agents immobiliers, qui font preuve de politesse ou pour ne pas perdre contenance, demandent à ce qu’on leur laisse nos coordonnées pour se renseigner. Mais peine perdue aucun ne s’est avisé de nous contacter par la suite. Où dénicher alors le promoteur pour pouvoir constituer le dossier de prêt bancaire ? Tiens Internet.

On va sur Google et on tape «promotion immobilière Algérie». Nous voilà dans les sites de promoteurs privés et même publics. Il suffit de noter les numéros de téléphone et les adresses. «Les projets que nous avons ont tous trouvé preneurs, il faut attendre le lancement de nouveaux pour qu’on puisse retenir les dossiers» nous nous entendons dire au bout du fil. Nous avons pu quand même dénicher des promoteurs, mais ces derniers proposent des logements hors de notre portée.

On dirait que le dispositif est fait pour les couches sociales supérieures. On nous propose un F3 à 7 millions de dinars du côté de Boumerdès. Ces gens-là du reste aiment à décliner le prix par mètre carré, du côté de Draria, on s’est vu ainsi proposer 300 mille dinars le m2.

De quoi désespérer. Le site isnternet du FGCMPI nous met sur la piste du LSP. Mais là aussi les projets sont tous pris. Les mairies du reste continuent de fonctionner sur l’ancien système. «Envoyez le dossier par poste» nous sommes-nous entendu dire.

L. G.