L’ancien Premier ministre français, Dominique De Villepin, a souligné hier l’importance de l’Algérie en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU.
Lors d’une conférence à la Faculté des sciences de l’information et de la communication de l’Université d’Alger 3, Dominique De Villepin a abordé les conflits mondiaux. Il a dénoncé le génocide perpétré par Israël à Gaza et Rafah. De Villepin a évoqué la légitimité de la revendication palestinienne, déplorant les violences subies par ce peuple.
De Villepin a salué la position franche de l’Algérie au Conseil de sécurité de l’ONU. Il a critiqué la destruction actuelle et a insisté sur le caractère mémoriel de ces conflits. Selon lui, les campus américains représentent une nouvelle donne. Il a exprimé sa satisfaction de voir de nombreux pays reconnaître l’État palestinien.
Dominique De Villepin a réfléchi sur l’avenir post-conflit du territoire palestinien. Il a souligné l’importance de savoir comment ce territoire sera géré, Israël cherchant à en garder le contrôle. Il a insisté sur la nécessité de penser au futur au-delà des armes.
L’ex-premier Ministre français a également mis en avant le rôle crucial que l’Afrique doit jouer face à la montée de nouveaux blocs mondiaux. Il a plaidé pour une plus grande coopération entre les pays africains. Lever les barrières, mutualiser les infrastructures et élargir les bases des échanges seront bénéfiques pour le continent.
Crimes coloniaux en Algérie : la nécessité des excuses
De Villepin a abordé le dossier mémoriel entre l’Algérie et la France, insistant aussi sur l’importance des excuses pour les crimes commis pendant 132 ans de colonisation. Il a partagé une expérience personnelle, rappelant une conférence suivie à l’âge de 9 ans, où il avait compris l’importance de ce geste.
Il a affirmé que ce n’est pas au président de la République seul de présenter ces excuses, mais à l’ensemble de la nation. De Villepin a souligné la nécessité de transformer cette histoire en un passé commun pour avancer ensemble.
Il a évoqué la reconnaissance par la France des crimes contre Maurice Audin et l’avocat Ali Boumendjel. De Villepin a rappelé les efforts du président Emmanuel Macron pour reconnaître certaines situations, insistant sur l’importance de reconnaître les crimes coloniaux.
Relations Algérie-France : une vision partagée
De Villepin a conclu en affirmant que l’Algérie et la France doivent tempérer les excès et favoriser le dialogue politique. Il a insisté sur l’émergence d’une vision partagée basée sur le multilatéralisme. Les deux pays doivent accepter leur passé complexe et travailler ensemble pour un avenir meilleur.
Cette conférence, organisée par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, a rassemblé de nombreuses personnalités politiques et scientifiques. Parmi les participants, le ministre de l’Enseignement supérieur Kamel Baddari, des conseillers à la présidence, des présidents de commissions parlementaires, des directeurs d’universités, des juristes, des magistrats, des étudiants, et les ambassadeurs de France et d’Algérie.
En conclusion, Dominique De Villepin a offert une analyse profonde des défis mondiaux actuels, en mettant en lumière les rôles respectifs de l’Algérie et de la France. Sa conférence a été un appel à une coopération renforcée et à une reconnaissance des erreurs passées pour construire un futur harmonieux.