Appelé au chevet de l’économie algérienne que tout un chacun savait malade, le Cnes a confirmé le diagnostic. L’économie va mal, et ce n’est pas faute de ressources humaines ou naturelles.
La raison essentielle réside dans l’absence de vision et de stratégie de ceux qui se sont succédé à ce secteur. Évoluant dans la facilité par la grâce du cours du baril de pétrole, les responsables ont laissé de côté la prospective qui semble être loin de leur compétence et l’audace nécessaire dans un monde où l’économie prime sur les joutes et les promesses politiciennes à chaque échéance électorale. Tout semble se construire sur le court terme, synonyme de durée au pouvoir. À n’importe quel prix, convaincus, aujourd’hui, que ce secteur n’intéressait personne.
Tant qu’il y avait le pétrole aujourd’hui, dans une dégringolade qui va dans la durée. Selon un des intervenants, aujourd’hui, au Cnes, nous traversons une “crise à cycle long”, et quand d’autres parlent de l’horizon 2035, il y a comme un oubli qu’à cette échéance, il y aura plus de demandeurs d’emploi, plus d’infrastructures sociales à prévoir, notamment dans les secteurs de la santé, de l’éducation et de l’habitat. Dans deux à trois ans, le Fonds de régulation des recettes connaîtra, à ce rythme de gouvernance, un assèchement.
C’est pourquoi, les recommandations du Conseil national économique et social doivent porter sur les issues de secours pour nous dire le plan Orsec à mettre en œuvre pour, enfin, entrer dans une transition économique qui nous libérera, pour une grande partie, de notre addiction aux hydrocarbures.
Il était question, depuis longtemps, de la diversification de l’économie, mais nos gouvernants ont souvent manqué d’audace et n’ont jamais mis en route les chantiers de cette alternative. Plus grave, ils ne montrent pas plus de volonté, aujourd’hui que le temps presse. Preuve en est que nous ne sommes pas encore dans un climat d’affaires qui permet l’émergence de l’entreprise comme acteur majeur du développement.