Depuis plusieurs mois, les relations diplomatiques entre l’Algérie et l’Espagne traversent une période de froid. La crise entre Alger et Madrid intervient suite au changement de position du Gouvernement espagnol concernant le dossier Sahraoui, soutenant ouvertement le Maroc. Ces tensions ont des répercussions sur les échanges commerciaux entre les deux pays et affectent différents secteurs.
Lors d’une réunion de travail tenue lundi dernier avec le directeur général adjoint de la direction générale du commerce international de la Commission européenne, Denis Redonnet, le président de la Confédération des entreprises de la Communauté valencienne (CEV) et vice-président de la CEOE, Salvador Navarro, a transmis les préoccupations des hommes d’affaires de la CEV affectés par le blocus commercial avec l’Algérie.
En effet, Salvador Navarro a dénoncé la situation faisant part de la paralysie quasi totale des relations commerciales entre les deux pays. Et ce, malgré le fait que l’Algérie ait levé la suspension des échanges commerciaux avec l’Espagne en juillet dernier.
D’ailleurs, le président de la CEV a expliqué que cette situation marquée par l’interruption des importations et des exportations affecte le secteur industriel dans son ensemble. Notamment la production du verre, la peinture, la céramique, le marbre, les produits chimiques, les plastiques, les textiles, les chaussures et l’alimentation.
« On craint que la situation ne soit pas en passe de se résoudre et que nous perdions des parts de marché par rapport à d’autres exportateurs européens », a encore indiqué Salvador Navarro lors de sa réunion avec le représentant du commerce international de la Commission européenne.
En outre, le président de la CEV a aussi transmis les craintes des hommes d’affaires valenciens quant aux pénuries de certains produits nécessaires pour les entreprises valenciennes établies en Algérie en vue de les transformer, de les vendre localement ou de les exporter vers des pays tiers.
Échanges commerciaux Algérie – Espagne : quelle est la stratégie de l’UE ?
Au cours de son intervention, Salvador Navarro s’est interrogé au sujet de la stratégie de l’Union européenne (UE) pour faire face au blocus commercial de l’un de ses États membres, à savoir l’Espagne.
C’est donc dans ce contexte que le représentant du commerce international de la Commission européenne, Denis Redonnet, a affirmé que la Commission travaillait pour chercher des solutions à ce conflit. Et ce, dans le respect de l’Accord d’association entre l’UE et l’Algérie.
Par ailleurs, il convient de noter que cette réunion de travail fait partie d’une série de rencontres que le président de la CEV a tenu lundi et mardi derniers à Bruxelles avec des représentants des institutions européennes.
L’Algérie lève la suspension des échanges commerciaux avec l’Espagne
En juin dernier, l’Algérie avait décidé de suspendre, de façon immédiate, le Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération, conclu le 8 octobre 2002 avec le Royaume d’Espagne, pour encadrer le développement des relations entre les deux pays.
Suite à cette décision, l’association des banques et des établissements financiers (ABEF) avait adressé une note aux directeurs des banques et des établissements financiers faisant part de la suspension des échanges commerciaux entre l’Algérie et l’Espagne. Soit le gel des domiciliations bancaires, des opérations de commerce extérieur, de produits et de services entre les deux pays.
Toutefois, vers la fin du mois de juillet, l’ABEF avait donné de nouvelles directives mettant fin à la suspension des échanges commerciaux entre l’Algérie et l’Espagne. D’ailleurs, Madrid avait réagi positivement à cette décision, le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, avait déclaré que son pays souhaitait des relations normales avec l’Algérie, comme c’est le cas avec tous les pays voisins.