Le continent européen traverse un « choc gazier » dû à plusieurs facteurs économiques, météorologiques et géopolitiques. Les craintes quant à des répercussions économiques montent d’ores et déjà. De l’autre côté de la rive, cela constitue-t-il une opportunité pour les exportations algériennes ?
Du point de vue des spécialistes en la matière, malgré le recul des investissements étrangers dans le secteur énergétique durant les 3 dernières années, l’année 2021 a été une année énergétique par excellence pour l’Algérie.
De par ce point de vue, la crise gazière en Europe constitue une bénédiction énergétique pour l’Algérie. Cela lui a permis de revenir sur le marché européen en tant que « partenaire stratégique et énergétique garanti » pour ses partenaires de la rive de la Méditerranée.
Contexte de crise gazière en Europe
Il convient de noter que du moment que l’Europe ne produit pas de pétrole et presque pas de gaz, elle dépend du reste du monde pour sa consommation d’énergie ; 60,7 % de sa consommation énergétique sont satisfaits par l’importation. De surcroit, le vieux continent fait face à une crise aigüe en la matière.
Depuis plusieurs mois, les prix du gaz en Europe connaissent également des hausses spectaculaires. Or, les cours de cette matière essentielle ont battu des records sur les marchés au premier jour de la saison hivernale, soit le 21 décembre. En effet, les prix sont dix fois supérieurs à ceux observés il y a un an et en hausse de 90 % depuis début décembre.
Il convient également de savoir que les principaux fournisseurs de l’Union européenne sont la Russie (41 % du gaz importé en 2019) et la Norvège (16,2 %). En troisième position viennent l’Algérie, le Qatar, le Nigeria et les États-Unis.
Cela dit, cette crise pourra bien constituer une opportunité pour les exportations gazières algériennes vers l’Europe. Réapparue parmi les plus grands et plus importants fournisseurs pour le vieux continent, l’Algérie s’est déclarée prête à répondre à toute demande supplémentaire de gaz liquéfié pour ses clients européens.
Quelle opportunité pour les exportations gazières algériennes ?
L’Algérie a également confirmé sa « pleine disponibilité » à assurer la sécurité des approvisionnements en gaz du marché espagnol, avec l’augmentation des capacités d’exportations, et ce, dans un contexte de concurrence féroce sur le marché européen avec les États-Unis et la Russie.
Selon des analystes cités par le média « Al-Ain », L’Algérie s’apprête, au cours de l’année prochaine, à augmenter ses exportations de gaz naturel vers l’Europe à travers ses cinq artères qui la relient au vieux continent. D’ailleurs, elle a révélé son intention de porter sa part sur le marché européen du gaz dans la prochaine étape à plus de 30% de sa part actuelle.
Parallèlement à ces prévisions, les exportations algériennes de pétrole et de gaz ont enregistré un important rebond, s’élevant à 24 milliards de dollars au cours des 10 premiers mois de l’année en cours, soit une augmentation de 62% par rapport à la même période de l’an dernier, selon les chiffres du ministre de l’Énergie.
Cette hausse avait été enregistrée, selon les déclarations de Mohamed Arkab en novembre dernier, grâce à l’augmentation du volume des exportations des hydrocarbures s’élevant aux alentours de 72 millions tonnes équivalents pétrole (PET), soit (+22%). De surcroit, les revenus du pays provenant des exportations de gaz et de pétrole atteindront 33 milliards de dollars d’ici à la fin de cette année, selon les prévisions officielles.