L’Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA) a organisé, hier samedi, une conférence de presse au niveau de son siège à Alger. Comme principaux sujets au menu la situation socioéconomique du pays, les problèmes qui acculent le secteur de l’entreprenariat ainsi que les solutions proposées par l’association.
Ghazi Boucharef – Alger (Le Soir) – La conférence a été animée par M. Aidh Moussa, porte-parole de l’AGEA. En premier lieu, M. Moussa a fait part des différents problèmes dont souffrent les entrepreneurs dans le pays avec cette crise socio-économique majeure.
Selon lui, le rejet total par l’Etat de toute proposition provenant de l’AGEA se trouve être la principale difficulté qu’endurent l’association et les entrepreneurs en Algérie.
En effet, les propositions transmises par l’AGEA n’ont jamais eu d’écho auprès du pouvoir, telle sa fameuse proposition d’appel à un dialogue national sur les questions socio-économiques. Beaucoup d’autres propositions jugées importantes par l’association ont également été rejetées, comme celles relatives à la traçabilité des entreprises ou celles qui préconisent de consommer algérien afin de réduire le transfert de devises.
«Le pouvoir en place ne répond jamais à nos revendications. Pourtant, la réalité n’est pas belle à voir. Diminution de la main d’œuvre, loi des dépenses publiques non adaptée aux sociétés, les banques refusant d’accompagner les entrepreneurs ; la liste des problèmes est sans fin. En outre, l’Etat ne propose nul projet, alors que ce ne sont pas les idées qui manquent, comme la mise en place d’équipements publiques ou de systèmes d’irrigation. Nous avons même proposé, à une certaine époque, des solutions pour sortir de la crise du logement. Malheureusement, l’Etat ne nous a jamais répondu».
D’un autre côté, M. Moussa a exposé des chiffres révélateurs sur la situation actuelle concernant l’état des entreprises algériennes. En effet, selon le porte-parole de l’AGEA, 365 000 entreprises se trouvent en ce moment «dans le flou total», à cause de graves problèmes dont les contraintes imposées par les banques où les partages de projets non équitables que l’AGEA n’a cessé de dénoncer.
«Nous avons, dans le pays, en ce moment, 75 000 employés dont les postes sont menacés. Il faut que le pouvoir soit à l’écoute de nos propositions … car si nous continuons sur ce chemin, il n’y aura plus d’entreprises algériennes. En conséquence de cette crise, 275 000 employés ont perdu leur poste, menant ainsi
3 650 entreprises à la fermeture, dans tous les secteurs, notamment dans celui du BTPH, de la construction et des travaux publics.»
Pour l’AGEA, la stabilité politique est indispensable. De son point de vue, «l’organisation de l’élection présidentielle dans les plus brefs délais est, aujourd’hui, la priorité. Nous sommes pour une élection présidentielle transparente avec une instance indépendante représentée par des personnalités crédibles. C’est pour cette raison que nous cautionnons à 100% l’initiative du panel de dialogue et de médiation dont nous faisons, bien évidemment, partie».
Par ailleurs, l’AGEA prévoit d’organiser des rencontres avec le grand nombre de partenaires économiques possibles. «Il s’agira de rencontres périodiques et cruciales. Le but est d’être à l’écoute des différentes propositions des partenaires économiques qui y participeront. A partir de ces propositions, nous tirerons des solutions consensuelles, avec des visions nombreuses et variées. Les résultats seront, au final, présentés au pouvoir public»
G. B.