Les économies africaines ont particulièrement pâti des effets de la crise économique mondiale durant les deux dernières années interrompant l’élan de croissance observé depuis le début de l’actuelle décennie, a affirmé, jeudi dernier à Abidjan, le président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), M. Donald Kaberuka.
Le responsable de la BAD, qui s’exprimait à l’ouverture des assemblées annuelles de la BAD qui se tiennent actuellement dans la capitale ivoirienne, a souligné que les économies africaines ont été confrontées à trois crises qui se sont succédé rapidement durant les deux dernières années. Il s’agit, rappelle-t-il, de la flambée des prix des denrées alimentaires, la crise pétrolière et l’impact des turbulences financières.
« Ces crises ont provoqué des dégâts économiques, interrompant momentanément la croissance sur le continent », a-t-il dit, précisant que trois catégories de pays ont été particulièrement impactées, à savoir, les pays à revenus intermédiaires, les pays riches en ressources naturelles et les pays aux économies déjà vulnérables.
Evoquant les perspectives de l’évolution des économies africaines, M. Kaberuka a tenu à afficher son optimisme malgré les signes d’une reprise incertaine de l’économie mondiale.
L’Afrique croit à un redressement après avoir vu sa croissance laminée par la crise mondiale, mais s’inquiète des répercussions des turbulences actuelles dans la zone euro, a-t-il dit à ce sujet.
Le président de la BAD a invité à la vigilance et à veiller à ce que ces soubresauts économiques sur la scène internationale n’affectent de nouveau les pays africains et compromettre ainsi les espoirs de reprise qui ont commencé à se concrétiser par un redressement des performances de la croissance en 2010.
Après avoir mis l’accent sur la nécessité de mener à bien les réformes économiques et plaidé pour l’intégration régionale des économies africaines, le responsable de la BAD a fait savoir que les perspectives pour 2010 et au-delà se sont nettement améliorées pour les pays du continent.
Le taux de croissance économique sera de l’ordre de 4,5 % en 2010 et progressera peut-être de 1% de plus en 2011, a-t-il dit, précisant toutefois que « ce taux est encore inférieur à ce qui est requis, mais il est encourageant ».
« Des signes montrent qu’il faudra sans doute un peu plus de temps pour renouer avec les taux de croissance records d’avant-crise, mais nous sommes sur la bonne voie », a-t-il estimé. Selon des statistiques de la BAD, la moyenne de croissance des économies africaines a chuté en 2009 à seulement 2,5% après avoir flirté avec la performance à deux chiffres depuis le début de la décennie.
Ces assises d’Abidjan doivent également se prononcer sur le projet d’augmenter de 200 % le capital de la BAD qui se chiffre actuellement à 33 milliards de dollars. Plusieurs chefs d’Etat et ministres des Finances africains ont pris part à l’ouverture des 45es assemblées annuelles de la Banque africaine de développement, dont le siège a été provisoirement délocalisé en Tunisie en 2003 en raison des troubles survenus en Côte d’Ivoire.
Par : Ryad El Hadi