L’Algérie fera-t-elle vote-face pour enfin se résigner à recourir à l’endettement extérieur ? Le plan de relance économique, qui vient d’être publié sur le site du Premier ministère, laisse à penser que oui. Face à une crise économique qui souffle sur les braises d’un mécontentement populaire, le gouvernement se retrouve face à un nombre de choix très limité.
Élaboré au début de l’année en cours par le ministère délégué chargé de la Prospective, le dernier plan de relance économique vient de paraître enfin sur le site du Premier ministère. Dans ses grandes lignes, ce plan indique clairement l’urgence de restaurer une économie qui risque d’entrainer tout le pays dans sa chute.
Un état des lieux alarmant
L’économie nationale a été fortement touchée par un net recul des recettes des exportations des hydrocarbures. Ces cinq dernières années ont été particulièrement difficiles pour le secteur économique en Algérie qui a vu son déficit budgétaire, commercial et celui de la balance de paiement, augmenter vertigineusement. Et pour couronner le tout, la crise sanitaire liée à la covid-19 avait terrassé tout espoir d’un retour à la normale à court terme.
En effet, ce sont pas moins de 11 milliards de dollars que l’Algérie a perdu à cause du ralentissement de l’activité économique due à la crise sanitaire, ce qui avait causé un fléchissement de la fiscalité pétrolière budgétisée de plus de 1100 milliards de dinars. Un constat lourd de conséquences.
À l’intérieur du pays, un net recul de plus de 470 milliards de dinars des recettes budgétaires hors fiscalité pétrolière a été enregistré suite aux nombreuses mesures de la lutte contre le coronavirus, ce qui avait engendré une régression des activités commerciales et économiques au niveau de plusieurs secteurs. Pour l’année 2020, l’Algérie a connu un déficit budgétaire évalué à 12,86% du PIB. Un chiffre qui va sans doute augmenter ces cinq prochaines années (2021-2025).
Endettement extérieur et IDE
Le gouvernement semble être prêt à tout afin d’éviter une catastrophe socio-économique dont nous vivons dèjà les prémices. Afin de tenter de redresser une économie qui bat de l’aile, le gouvernement a décidé dans un premier temps, et à court terme, de refinancer pour garantir les liquidités nécessaires à la survie de l’économie. En outre, une partie des réserves et affectations constituées par la Banque d’Algérie pourrait également être utilisée.
Le secteur privé semble être également une solution envisageable, et ce, à moyen terme. Le plan de relance a en effet décidé de se tourner vers le partenariat entre le secteur public et privé (PPP). Les privés pourront donc financer des infrastructures et services publics, et recevront en retour des revenus d’exploitation et le développement des marchés financiers.
Enfin, il semble inévitable, selon ce plan de relance, d’envisager un recours à l’endettement extérieur et d’ouvrir la voie aux investissements directs étrangers (IDE). Le gouvernement compterait donc sur le financement étranger afin de couvrir les frais des projets à caractère prioritaire et stratégique, et sur les IDE, pour lesquels il faudra supprimer la règle 51/49 en ce qui concerne les secteurs non stratégiques.