Le vice-président américain Joe Biden et le président ukrainien Petro Porochenko se sont alarmés de la détérioration de la situation dans l’Est de l’Ukraine lors d’une conversation téléphonique, a annoncé la Maison Blanche vendredi soir.
Les deux hommes ont «exprimé leurs inquiétudes face à l’intensification des combats dans l’Est de l’Ukraine où les violations du cessez-le-feu par les forces séparatistes prorusses, qui ont souvent recours aux armes lourdes, sont à leur plus haut niveau depuis 2015», a précisé la Maison-Blanche. Selon Joe Biden, les Etats-Unis ont «fait passer le message à la Russie que le monde la surveille et ont souligné la nécessité d’un apaisement de la situation». Il a également exhorté l’Ukraine à faire preuve de retenue. M.Biden et M.Porochenko «ont rappelé la nécessité d’une résolution politique et diplomatique du conflit à travers l’application, par toutes les parties, des accords de Minsk», a ajouté la Maison Blanche.
Signés en février 2015, avec la médiation de la France puis de l’Allemagne et en présence du président russe Vladimir Poutine, ces accords appellent à un cessez-le-feu associé à des mesures politiques, économiques et sociales pour mettre fin au conflit. Jeudi, le président ukrainien Petro Porochenko avait déclaré ne pas exclure une invasion russe «à grande échelle», après un regain de tension entre la Russie et l’Ukraine autour de la Crimée, récupérée par la Russie en mars 2014.
Les services de sécurité russes (FSB) avaient affirmé avoir déjoué des attentats en Crimée et arrêté des «saboteurs-terroristes» ukrainiens à l’issue d’affrontements ayant fait deux morts, un agent du FSB et un militaire russe. Vendredi, le Pentagone a toutefois minimisé les inquiétudes sur une possible invasion de l’Ukraine par la Russie, affirmant que le déploiement de troupes à la frontière entre les deux pays relevait d’un simple exercice militaire. L’Ukraine est en proie depuis deux ans à un conflit, qui a fait plus de 9500 morts, opposant ses forces armées à des séparatistes russophones qui sont, selon Kiev et les Occidentaux, soutenus militairement par la Russie, ce que Moscou dément.
Plus de deux ans après le rattachement de la Crimée à l’issue d’un référendum jugé illégal par les Occidentaux, un nouveau regain de tensions a poussé les deux pays à muscler leurs dispositifs militaires respectifs dans la zone, au risque de faire dérailler les efforts de résolution pacifique de la crise ukrainienne.