Des entreprises espagnoles ont demandé au Premier ministre Pedro Sánchez des compensations et une solution à la baisse de leurs exportations vers l’Algérie depuis le début de la crise diplomatique entre les deux pays en raison du changement de position de l’Espagne sur le conflit du Sahara occidental. Elles ont également entamé des procédures judiciaires contre le gouvernement en raison de sa nouvelle décision.
Le journal « El Periódico » rapporte que la baisse des exportations de 45,9% a poussé les entreprises espagnoles à exhorter l’Union européenne à intervenir pour résoudre la crise. Ces entreprises demandent également une compensation financière pour leurs pertes. Les exportations des entreprises espagnoles vers l’Algérie cette année n’ont pas dépassé les 10 millions d’euros.
Le journal confirme qu’au moins 20 entreprises espagnoles ont entamé des procédures judiciaires contre l’État concernant les conséquences du changement de position sur le Sahara occidental. Selon les premières estimations de la Chambre de commerce et d’industrie algéro-espagnole de Madrid, les pertes des entreprises espagnoles dépassent les 800 millions d’euros.
L’Organisation des entreprises industrielles espagnoles admet que la solution ne semble pas proche, alors que certaines entreprises envisagent d’abandonner leurs marchandises dans les ports d’Algérie en raison des coûts de stockage. L’organisation espagnole met en garde contre le fait que certaines entreprises algériennes cherchent déjà des alternatives auprès de fournisseurs italiens et français en raison de la crise avec l’Espagne.
Le journal cite des sources commerciales selon lesquelles des efforts sont déployés à Bruxelles pour trouver des solutions à la crise diplomatique et commerciale entre les deux pays. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a récemment déclaré dans une interview à la chaîne Al Jazeera : « Nous considérons la position de l’Espagne sur le Sahara occidental comme une position individuelle du gouvernement Sánchez. L’Espagne s’est alignée sur le dossier du Sahara occidental par des actions secrètes qui ne l’exonèrent pas de ses responsabilités ».
Le président Tebboune a ajouté que « les échanges commerciaux entre l’Algérie et l’Espagne se poursuivent et la majorité d’entre eux proviennent du secteur privé des deux pays ». Il a souligné que l’Algérie avait informé Josep Borrell, responsable de la politique étrangère de l’Union européenne, lors de sa tentative de médiation dans la crise, que le gouvernement de Pedro Sánchez aurait dû respecter la position neutre de l’Union européenne dans le conflit du Sahara occidental.